Un réfugié politique arménien de 38 ans a été interpellé dimanche à Paris pour le meurtre d'un compatriote commis la veille près de Longwy (Meurthe-et-Moselle), meurtre dont il s'est accusé lui-même "par remords", en s'adressant à un policier parisien.
"Au départ, les policiers ont eu du mal à le croire. Ils l'ont finalement placé en garde à vue dans un commissariat du VIIIe arrondissement", a expliqué le commissaire adjoint du SRPJ de Nancy, Franck Dannerolle.
"Il ne s'explique pas sur ses motivations, ni sur ce qui l'a conduit à se présenter devant un policier à Paris, si ce n'est les remords", a souligné de son côté le vice-procureur de Nancy, Amaury Lacote.
Le suspect, qui réside à Mont-Saint-Martin, aux frontières de la Belgique et du Luxembourg, s'est présenté dans la rue à un policier assurant la sécurité de la dernière étape du Tour de France. Il lui a expliqué qu'il avait tué un autre membre de la communauté arménienne, un homme de 47 ans dont le corps maculé de sang avait été retrouvé samedi soir par des promeneurs à proximité d'un étang, à Haucourt-Moulaine, près de Longwy.
"Il n'y a aucun témoin direct de la scène de crime, mais plusieurs personnes disent avoir entendu plusieurs coups de feu, sans précision", a indiqué le commissaire. En garde à vue, le suspect a reconnu avoir tué son compatriote avec un pistolet volé il y a une quinzaine de jours, mais qui n'a toujours pas été retrouvé.
Les deux hommes, qui se connaissaient, étaient liés par une dette non-honorée, selon le vice-procureur.
Le corps, qui doit être autopsié mardi, "a été retrouvé dans un endroit régulièrement squatté par des gens qui font des barbecues, ou qui boivent beaucoup", a souligné M. Lacote.
Le tueur présumé, en France depuis deux ans après avoir vécu en Ukraine, était jusqu'alors inconnu des services de police et de justice, de même que sa victime. Il doit être déféré mardi après-midi devant le parquet, avant une mise en examen probable "pour homicide ou assassinat". Il encourt 30 ans de réclusion criminelle, voire la perpétuité si la préméditation était retenue.