La Ligue de défense juive (LDJ), menacée de dissolution, est un groupe d'autodéfense inspiré de mouvements étrangers interdits, sans statut légal en France, à l'idéologie extrémiste et aux agissements parfois violents selon ses détracteurs.
Cette ligue de jeunes activistes juifs est sous le feu des critiques depuis que certains de ses membres se sont heurtés à des militants propalestiniens le 13 juillet à Paris, près de la synagogue de la rue de la Roquette.
La LDJ a pris l'habitude de s'inviter devant les lieux de culte juifs pour assurer leur défense. Sa présence n'y est cependant pas officiellement réclamée par les autorités communautaires, qui ont leur propre organisme filtrant l'entrée des synagogues, le Service de protection de la communauté juive (SPCJ), formé de jeunes volontaires encadrés par des professionnels.
Si la LDJ assure qu'elle ne recourt à la force qu'en réponse à des agressions subies par des Juifs, ses détracteurs, très nombreux à gauche et dans les milieux propalestiniens, la décrivent comme une organisation n'hésitant pas à faire le coup de poing dans la rue contre des Arabes ou des militants antisionistes.
Deux sympathisants de la LDJ ont ainsi été condamnés en juin à Versailles à de la prison ferme pour avoir visé en 2012 avec une bombe artisanale la voiture d'un jeune juif qui avait critiqué la politique israélienne sur son blog.
Le groupe se défend de tout acte illégal en France, bien qu'il se réclame clairement de l'idéologie de la Jewish Defense League (JDL) fondée par le rabbin israélo-américain Meir Kahane en 1968, qualifiée de "groupe terroriste" par le FBI en 2001. Son emblème - un poing brandi dans une étoile de David noire sur fond jaune - est aussi celui d'un parti d'extrême droite interdit en Israël pour son racisme anti-arabe, le Kach, également fondé par le rabbin Kahane.
Certains des membres de la LDJ, comme ceux du Betar, mouvement de jeunes proche du Likoud également présent en France, sont formés au krav maga, une technique de combat rapproché utilisée par Tsahal.
Combien compte-t-elle de membres ? Difficile à dire car la Ligue, créée sous le statut associatif en 2001, s'est autodissoute dès 2003 pour mieux renaître comme un groupement de fait et non de droit, ce qui au demeurant n'empêche pas sa dissolution administrative.
La LDJ comporterait "un noyau dur de 80 membres" pouvant s'élargir "à 200 personnes", essentiellement à Paris, selon un de ses animateurs requérant l'anonymat. Peu bavards avec la presse, s'exprimant sous des noms d'emprunt, ses responsables sont en revanche très actifs sur internet et les réseaux sociaux, avec un compte Twitter qui proclame: "Les antisémites n'auront aucun repos".