Vol de cocaïne au "36": les deux policiers des Stups' déférés au parquet

Les deux policiers des Stups' placés en garde à vue dans l'enquête sur le vol de 52 kg de cocaïne au 36 quai des Orfèvres, siège de la PJ parisienne, vont être déférés au parquet, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

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Ces deux trentenaires vont être présentés à un juge d'instruction, selon une source policière.

Pour le brigadier de 33 ans interpellé samedi à Perpignan alors qu'il faisait des courses en famille, le défèrement devant le parquet était "en cours" à la mi-journée, selon une source judiciaire. Pendant ses quatre jours de garde à vue, ce policier "bien noté", en poste à la brigade des stupéfiants depuis plusieurs années, a nié les faits qui lui sont reprochés, selon une source proche du dossier.

Le second policier, arrêté lundi, a également été déféré, selon une source judiciaire. Son compte apparaissait sur des relevés bancaires du brigadier. Mais une source proche du dossier a incité à la prudence quant à la gravité des faits susceptibles d'être reprochés à ce gardien de la paix.

Une information judiciaire va être ouverte, visant deux types de faits différents, le vol de la cocaïne sous scellés et des infractions relatives à un trafic de stupéfiants présumé, a indiqué une source judiciaire. Le brigadier devrait dans la foulée être présenté à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen.

"On est anesthésiés", ont commenté des sources policières au "36" interrogées. Le mythique siège de la PJ parisienne avait déjà été secoué par un scandale au printemps avec la mise en examen de deux policiers soupçonnés d'avoir violé une Canadienne, dans les locaux.

Des perquisitions ont permis de mettre la main sur près de 20.000 euros en espèces en possession du brigadier, dont une "grande partie se trouvait dans un sac à dos porté par le suspect au moment de son interpellation" à Perpignan, ville dont il est originaire et où il se trouvait en vacances. Il a affirmé avoir gagné cet argent en jouant à des jeux en ligne. Pour le reste, il s'est tu: "Je n'ai rien à vous dire de plus", a-t-il répété en garde à vue, selon une source proche du dossier. Plusieurs téléphones portables et ordinateurs ont également été saisis.

Le mystère des trois clés

Sa femme, entendue comme témoin afin d'éclaircir notamment le train de vie du couple et la provenance des espèces saisies, a déclaré ne pas être au courant des activités de son mari, selon une source policière.

Les 52,6 kg de cocaïne étaient entreposés dans une salle des scellés. Le brigadier se serait rendu dans cette salle "sous des prétextes futiles" avant le vol perpétré dans la nuit du 24 au 25 juillet. Cette nuit-là, il avait été vu ressortir du "36" par une femme policier en faction, avec des sacs pleins à ras bord. Un mode opératoire qui intrigue les policiers, tant le brigadier était bien placé pour savoir qu'il serait facile de retrouver la trace de celui qui s'emparerait de drogues placées sous scellés.

Mais les enquêteurs de la "police des polices" (Inspection générale de la police nationale, IGPN) ont acquis la conviction que la personne qui a volé la cocaïne est celle qui a été vue sortir du "36" et que cette personne est bien le brigadier perpignanais, selon une source proche de l'enquête. L'enquête avance péniblement, selon la source proche du dossier. L'une des principales questions reste celle de savoir comment le suspect, qui aurait agi seul au moment du vol, a obtenu la clé Fichet qui permet l'ouverture de la porte blindée de la salle des scellés.

Seules trois personnes ont cette clé, le directeur de la PJ, le chef d'état-major et la chef de la brigade des Stups'. La drogue restait introuvable mercredi. Aucun indice ne montre qu'elle aurait été mise sur le marché. Lorsqu'elle a été placée sous scellés, des échantillons avaient été prélevés, ce qui permettrait de l'identifier rapidement si elle refaisait surface. 

Un audit des "Stups" est actuellement mené à la demande du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

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