Trois policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) de Seine-Saint-Denis, suspectés d'être impliqués dans un trafic de voitures volées, étaient en cours de défèrement vendredi soir, en vue d'une éventuelle mise en examen.
Le parquet de Bobigny a annoncé le défèrement vendredi soir, en vue d'une éventuelle mise en examen, de trois policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) de Seine-Saint-Denis, suspectés d'être impliqués dans un trafic de voitures volées.
"Ils sont en cours de défèrement" dans le cadre d'une enquête ouverte contre X notamment pour faux et usage de faux par dépositaire de l'autorité publique, corruption active et passive, et association de malfaiteurs en bande organisée", a déclaré la procureure de Bobigny Fabienne Klein-Donati.
Deux de ces brigadiers, âgés de 36 et 40 ans, pourraient passer la nuit en prison. Le parquet a requis des mandats de dépôts à leur encontre, et un contrôle judiciaire contre le troisième fonctionnaire, la concubine de l'un d'entre eux.
Selon les premiers éléments de l'enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la "police des polices"), les fonctionnaires sont soupçonnés d'avoir prêté main forte à un réseau de maquilleurs, revendeurs et trafiquants de voitures.
En entrant dans le fichier des voitures volées, et en modifiant des données, ils auraient "blanchi" des véhicules qu'un réseau de trafiquants pouvaient ensuite
revendre, a rapporté la parquet.
Lors de leurs interrogatoires, "les policiers ont minimisé leur implication", mais les enquêteurs estiment qu'environ 70 voitures auraient ainsi pu être blanchies.
Les policiers auraient touché environ 1.000 euros par voiture. L'enquête judiciaire doit encore permettre de vérifier ces chiffres, a tenu à souligner le parquet.
Les policiers avaient été interpellés mardi et mercredi et placés en garde à vue.
L'IGPN agissait dans cette affaire sur commission rogatoire d'un juge d'instruction.
Parallèlement à ces interpellations de policiers, elle a également procédé à des perquisitions à la BAC de Seine-Saint-Denis.
Cette affaire, qui "rappelle les débuts" de celle de la BAC Nord de Marseille, a suscité "stupeur et surprise" dans la police, selon des sources proches du dossier.
A Marseille, six policiers de la BAC avaient été mis en examen en octobre 2012 pour vol et extorsion en bande organisée aux dépens de dealers et écroués pendant deux mois et demi.