Malgré deux jours de traque, les frères Kouachi, jihadistes français soupçonnés d'avoir perpétré la tuerie à Charlie Hebdo, sont toujours en fuite vendredi, jour de prière dans les mosquées qui rendront hommage aux douze morts du pire attentat depuis plus d'un demi-siècle en France.
- Où en est la traque ?
C'est dans cette zone que les deux fugitifs, Chérif et Saïd Kouachi, 32 et 34 ans, ont été formellement reconnus jeudi matin par le gérant d'une station-essence qu'ils ont agressé près de Villers-Cotterêts. Visage découvert, ils étaient armés de Kalachnikov et disposaient d'un lance-roquette dans leur voiture, selon la vidéosurveillance.
Un autre tireur est aussi recherché par la police: celui d'une fusillade dans laquelle une policière municipale a été tuée jeudi matin en banlieue parisienne -- une attaque sans lien "à ce stade" avec l'attentat contre "Charlie", a tenu à préciser le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
- Que sait-on des suspects ?
L'enquête a brossé à cette époque le portrait d'un jeune animé, selon des témoignages, de la "rage contre les mécréants" et qui évoquait déjà sa volonté d'agir en France. Son aîné, Saïd, "formellement reconnu" par les autorités comme un "agresseur" de l'attentat de mercredi matin à Charlie Hebdo, semblait plus discret. Mais selon un responsable américain, il s'est rendu au Yémen en 2011 pour s'entraîner au maniement des armes -- une formation dispensée par un membre d'Al-Qaïda au Yémen.
- A quels réseaux sont-ils liés?
Les groupes jihadistes sont considérés comme une vraie menace par les autorités occidentales. "Un groupe de terroristes d'Al-Qaïda en Syrie projette des attentats de grande ampleur contre l'Occident", a prévenu jeudi le chef du service de renseignement intérieur britannique (MI5) Andrew Parker.
Au lendemain de la journée de deuil national, marquée par un slogan -- "Je suis Charlie" -- et une minute de silence qui a figé le pays jeudi midi, "les imams de toutes les mosquées de France" ont été invités par les grandes fédérations musulmanes à condamner "avec la plus grande fermeté la violence et le terrorisme" lors de la grande prière du vendredi.