La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan, va se rendre au centre pénitentiaire de Fresnes "afin d'observer l'expérimentation de regroupement" de détenus identifiés comme islamistes radicaux.
"Elle visitera également d'autres établissements de la région parisienne pour examiner comment cette question est traitée", selon ce texte.
Mme Hazan, pour qui les attentats de la semaine dernière "posent avec acuité la question de l'intégrisme religieux en milieu carcéral", procède actuellement "à des rencontres avec les différents acteurs concernés".
Des détenus considérés comme islamistes radicaux ont été regroupés depuis novembre dans la même coursive à Fresnes. Ils sont aujourd'hui 23.
Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé mardi la création, avant la fin de l'année, de "quartiers spécifiques" en prison destinés à accueillir des détenus
présentant ce profil.
Sur les 152 détenus pour des faits de terrorisme islamiste en France, "une soixantaine pose problème", a expliqué lundi le porte-parole de la Chancellerie.
France: après les hommages, Valls dévoile des "mesures exceptionnelles" antiterrroristes à la veille de la sortie du nouveau Charlie avec bilan actualisé des incidents dans les écoles.
Mesures envisagées
Le Premier ministre a promis de "régulièrement renforcer" les moyens humains et matériels des services en charge du renseignement intérieur. Il a annoncé la création "avant la fin de l'année" de "quartiers spécifiques" en prison pour isoler les détenus jihadistes afin de prévenir tout prosélytisme. Il
a également précisé que le dispositif français en vue de la mise en place d'un système européen sur les échanges des données des passagers aériens serait "opérationnel" en septembre. Ce système dit PNR est actuellement gelé au Parlement européen.
Sur le plan législatif, outre le projet de loi attendu sur le renseignement qui devrait notamment faciliter les écoutes, le Premier ministre a souhaité la mise
en place d'un "nouveau fichier" recensant les personnes condamnées pour terrorisme ou "membres d'un groupe de combat".
Il a demandé au ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, des propositions "dans les huit jours" concernant "internet et les réseaux sociaux, plus que jamais utilisés pour l'embrigadement".
Un des principaux décrets d'application de la loi antiterroriste de novembre 2014, qui met en place l'interdiction de sortie du territoire des candidats au jihad
et crée une interdiction préventive d'entrée aux étrangers représentant une menace, est à l'ordre du jour du Conseil des ministres de mercredi.
Reportage de Alexandra Marie et Mathieu Caillaud