Guy Olivier est un acteur fondamental de la filière moutons charolais. Installé dans l'Allier depuis 69 ans, il a participé à la création de la race et observe avec désespoir le manque de reconnaissance des agriculteurs qui "donnent à manger" à la France.
La création de la race de mouton charolais
Guy Olivier a débuté en 1967 avec la reprise d'une exploitation, en co-fermage avec son frère aîné, à côté de de la ferme des parents, à Bruxières-les-Mines dans le bocage Bourbonnais, une région d'élevage avec ses petits espaces de pâturages.
De quarante vaches allaitantes et cent brebis sur 40 hectares, Guy est passé aujourd'hui, avec son fils, à 270 hectares pour cent cinquante vaches et soixante moutons. La race charolaise, à laine blanche et fine a été créée il y a 42 ans. Après la seconde guerre mondiale, des éleveursconstatent que les charolais constituent un groupe homogène d'ovins. En 1964, le ministère de l'agriculture reconnaît ces animaux et il faut encore presque dix ans de travail, porté par Guy Olivier et les agriculteurs de la région, pour obtenir la création officielle en 1973, de la race mouton charolais. La même année, le premier mouton de race charolaise est présenté au Salon de l'agriculture de Paris. Depuis les moutons de Guy Olivier sont présents dans plus d'une vingtaine de pays. Et la suite est bien engagée avec un petit-fils motivé pour participer aux concours.
"S'il vous plait, reconnaissez-nous, nous nourrissons la France"
Le monde de l'élevage a su évoluer, progresser avec une nouvelle technologie et des bâtiments apportant tout le confort aux bêtes. "Les éleveurs aiment leurs animaux". Guy Olivier tient à le préciser car il souffre de l'absence de reconnaissance des agriculteurs qui ont une mauvaise image.
"Nous n'avons pas su communiquer (…) Le public n'a pas conscience de notre investissent et de notre faible niveau de vie".
Comment les prix de vente du mouton peuvent-ils rester inchangés depuis 30 ans alors que les prix des carburants, des constructions ont flambé ?. "Si les éleveurs ont de grandes structures d'exploitation, c'est pour combler l'écart trop important entre le prix de vente et le coût de production", explique Guy. Pour survivre et dégager au moins un SMIC, ils sont obligés d'avoir un certain chiffre d'affaire.
Avons-nous conscience que les agriculteurs donnent à manger à la France ? S'ils disparaissent, qui va le faire ? Avons-nous les moyens d'importer les aliments et avec quelle qualité ? Avons-nous vraiment réfléchi à la question ?
Les explications et les solutions de Guy Olivier dans la vidéo ci-dessous avec aussi son meilleur souvenir du Salon de l'agriculture.