Un policier jugé pour avoir blessé un lycéen d'un tir de Flashball

Un policier comparaît devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour avoir blessé gravement au visage d'un tir de flashball un lycéen de Montreuil (Seine-Saint-Denis), lors d'une manifestation en 2010. Le policier invoque la légitime défense, les parties civiles parlent, elles, de bavure

Un policier accusé d'avoir blessé gravement d'un tir de flashball un lycéen de Montreuil (Seine-Saint-Denis) au visage, lors d'une manifestation en 2010, doit
être jugé jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny.
Geoffrey, 16 ans, avait été blessé le 14 octobre 2010, en pleine mobilisation des lycéens contre la réforme des retraites, alors qu'il déplaçait une poubelle
devant un lycée de Montreuil, pour tenter, avec d'autres élèves, de bloquer l'établissement. Le projectile l'avait atteint en plein visage, lui infligeant notamment des fractures multiples de la face, une hémorragie dans l'oeil et des fractures du nez. Les six interventions chirurgicales qu'il a subi lui ont toutefois permis de sauver son oeil. Son état de santé n'est toujours pas stabilisé quatre ans après les faits, précise son père.
Le policier de 42 ans auteur du tir doit répondre de violences volontaires mais également de faux et usage de faux. Il lui est en effet reproché d'avoir menti sur procès-verbal, en indiquant dans un premier temps que Geoffrey avait eu "une attitude menaçante et dangereuse" et "jeté des projectiles", ce que des témoignages et une vidéo des faits allaient par la suite démentir, a souligné l'avocat de la famille, Me Pierre-Emmanuel Blard.
Il encourt en théorie jusqu'à sept ans de prison. Entouré par un collectif d'opposants à l'usage du flashball par la police, la famille de Geoffrey espère que ce procès pourra faire avancer cette cause. "On veut la suppression du flashball, dont l'usage ne correspond souvent pas aux procédures" sur l'emploi de la force par les policiers, et peut causer de graves blessures notamment au visage, a déclaré à l'AFP le père de Geoffrey, Christian Tidjani 
Plusieurs affaires de blessures graves liées à des tirs au flashball, ou "lanceur de balles de défense", par la police font l'objet de procédures judiciaires.
Une autre de ces affaires s'est également déroulée à Montreuil, en juillet 2009 : un homme âgé à l'époque de 34 ans, Joachim Gatti, avait perdu un oeil. Trois policiers ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel en juillet 2014.



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