A quelques jours de l'ouverture de la 51e édition du Salon Aéronautique et de l'Espace du Bourget (SIAE), coup de projecteur sur un secteur industriel en "plein boum" et qui même, peine à recruter.
Un secteur industriel ... européen !
On trouve dans ce consortium non seulement Airbus, mais également d'autres grands constructeurs tels que les français Aérospatiale-Matra,, l'allemand DASA, l'espagnol CASA , ainsi qu'Eurocopter (hélicoptères) Astrium (satellites) Cassidian (armements et équipements électroniques).
EADS, enfin, est actionnaire d'Arianespace, à hauteur de 30%.
l'industrie aéronautique "croule" sous les commandes, mais a du mal à embaucher !
La dépréciation de l'euro vis-à-vis du dollars, la baisse des prix du pétrole et des l'énergie, mais surtout la montée en puissance du programme A350 ainsi qu'une accélération des cadences de fabrication de l’A320 - l'avion le plus vendu au monde - expliquent cette envolée (voir encadré).Le carnet de commandes global de la profession représente entre cinq à six années de production (source : GIFAS)
Constructeurs et sous-traitants confondus, le secteur aéronautique en France représente près de 4 000 entreprises et emploie environ 350 000 salariés. En 2015, il compte procéder à 15 000 recrutements, dont 8 000 pour les seules entreprises membres du GIFAS (le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales), une fédération professionnelle qui regroupe 309 sociétés travaillant dans toutes les spécialités de la construction aéronautique.
Malgré tout, le secteur est confronté à des difficultés de recrutement et ce, pour plusieurs raisons.
- Déficit de compétence : les entreprises peinent à trouver des professionnels qualifiés et expérimentés dans des domaines précis de la fabrication aéronautique (par exemple : Chaudronnier, soudeur ou mécanicien aéronautique)
- Déficit de formation : pour les spécialités recherchées, les filières scolaires du secteur de l'industrie, de la mécanique, de l'enseignement technique et même scientifique, n'attirent pas suffisamment les jeunes. Exemple : ingénieur électronique de puissance, ingénieur calcul ou encore ingénieur Systèmes aéronautiques.
- Déficit d'attractivité : en terme de salaire, les métiers de l'aéronautique sont encore insuffisamment intéressants, principalement chez les sous-traitants.
Quelles solutions pour éviter la pénurie des recrutements ?
Pour faire face à ce manque de ressources humaines, les entreprises agissent sur différents leviers.- La mobilité interne pour ajuster les ressources nécessaires en fonction de celles qui sont disponibles
- La formation continue pour faire monter les salariés en compétence
- L'élargissement du recrutement à des spécialités voisines
- Le recrutement géographique, en dehors du bassin d'emploi naturel et même à l'étranger.
Le risque, souligne le GIFAS et l'observatoire de la métallurgie dans un rapport sur "les besoins prospectifs en ressources humaines du secteur aéronautique et spatial" (2012) est que les entreprises de sous-traitance françaises soient écartées au profit d'entreprise étrangères et qu'en terme de production, les retards de livraison des avions aujourd'hui conjoncturels, deviennent structurels.
Les chiffres-clés du secteur aéronautique fin 2014
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23,6 milliards d’€ : c'est le 1er solde excédentaire de la balance commerciale française en 2014
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50,7 milliards d’€ : c'est le chiffre d'affaires total du secteur (+ 3% à périmètre constant)
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33,1 milliards d’€ : c'est le montant des exportations (+ 6%), soit 82% du CA consolidé)
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73 milliards d’€ : c'est la valeur des carnets de commandes (égale le record de 2013)
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1 456 avions commandés à Airbus (dont 629 livrés)
- 180 000 salariés (plus de 350 000 emplois avec les sous-traitants)