L'un des avocats de la famille d'Aurélie Châtelain, tuée en avril à Villejuif le jour où un attentat a été évité, a appelé samedi le principal suspect Sid Ahmed
Ghlam à "en dire plus" car "beaucoup d'éléments l'accablent" malgré ses dénégations.
Sid Ahmed Ghlam a affirmé vendredi au juge d'instruction qu'il était bien dans cette ville du Val-de-Marne le 19 avril, avec "un autre individu". Mais il a contesté "toute responsabilité dans la mort d'Aurélie Châtelain et a également affirmé avoir fait ce qu'il fallait pour empêcher la commission d'un attentat ce jour-là", selon ses avocats Matthieu de Vallois, Gilles-Jean Portejoie et Christian Benoît.
Mis en examen et écroué, l'étudiant algérien de 24 ans est au contraire suspecté d'avoir tué la jeune femme, touchée d'une balle dans sa voiture, alors qu'il projetait de commettre une attaque contre au moins une église de Villejuif, à la demande de ses commanditaires, soupçonnés d'être installés en zone irako-syrienne.
"Il faut qu'il en dise plus, car pour l'instant la réalité du dossier ne correspond pas du tout à ses déclarations", a déclaré samedi à l'AFP l'un des avocats de la famille d'Aurélie Châtelain, Antoine Casubolo Ferro.
"Il faut qu'il s'explique sur toutes les preuves et les traces qui donnent la certitude qu'il a été en contact avec Aurélie Châtelain", a-t-il insisté.
L'exploitation de son GPS a attesté de la présence de Sid Ahmed Ghlam à Villejuif, à l'heure où Aurélie Châtelain a été tuée le 19 avril. Au tout début de l'enquête, le procureur de Paris François Molins avait expliqué que la balle avait été tirée avec un revolver du suspect, dont l'ADN a aussi été trouvé dans le véhicule de la jeune femme. Du sang de la victime a en outre été retrouvé sur la parka de Sid Ahmed Ghlam.
"On aimerait bien qu'il nous explique pourquoi Aurélie est morte si ce n'est pas lui", a poursuivi Me Casubolo Ferro. "Et s'il y avait un complice, il doit nous dire de qui il s'agit."
Vendredi, les avocats de Sid Ahmed Ghlam n'ont donné aucun détail sur l'"autre individu" évoqué dans leur déclaration.