Plus de vitres teintées ni de filtres foncés à l'avant du véhicule, éco-pastille bien visible sur le pare-brise, pièces détachées d'occasion chez le garagiste lors des réparations, etc ... 2017 est une année de remises en questions pour les automobilistes.
C'est une petite révolution. En tout cas, un sérieux changement d'approche : à partir de cette année, lorsque vous amènerez votre voiture chez le garagiste,il devra chaque fois que cela sera possible, vous proposer le choix entre des pièces détachées d'occasion ou des pièces neuves pour réparer votre véhicule.
Bien sûr, l'essentiel de ces pièces concernent la carrosserie ou la vitrerie. Il ne peut être question de remplacer vos plaquettes de frein ni même les disques de freinage ou toute pièce de sécurité, par une pièce d'occasion déja partiellement usée.
Mais l'objectif est clairement de faire diminuer les prix des réparations et d'encourager les filières de recyclage.
Il est vrai qu'aujourd'hui, le marché des pièces détachées automobiles d'occasion est très peu développé en France. Certains de nos voisins européens utilisent bien davantage cette filière.
# Les casses désormais moralisées
Mais ces dernières années, la France a profondément remanié et clarifié la législation qui régit les casses automobiles d'où proviennent ces pièces d'occasion. Fini les cimetières de voitures à ciel ouvert où s'empilaient les épaves accidentées, les carcasses de voitures qui avaient fait leur temps et parmi lesquelles vous alliez vous même chercher et démonter la pièce qui vous intéressait. Désormais, les casseurs sont tenus d'assurer eux mêmes le démontage, le recyclage de toutes leurs épaves et de suivre et contrôler toutes les pièces réutilisables avant de les mettre en vente, sous leur responsabilité. Et déja on a vu naître, notamment en Ile-de-France, de grosses entreprises qui ont commencé à se tailler une réputation et une place sur ce marché prometteur.
Pourtant, nombre de réparateurs, de garagistes, sont dubitatifs et même assez réticents sur ce principe. Bien sûr, ils estiment que ce système, en faisant baisser les prix, va rogner leurs marges. Mais ils émettent aussi des doutes sur la fiabilité du circuit de commercialisation de ces pièces d'occasion et remarquent que leur "traçabilité" (origine, historique, kilométrage ...) et même leur contrôle ne sont pas suffisamment définis aujourd'hui. Ils expriment des doutes sur les garanties de sécurité de pièces qu'ils seraient, eux, chargés d'installer sur les véhicules et dont ils devraient ensuite porter la responsabilité.
Rejoints sur ce point par des organisations de consommateurs, les réparateurs demandent à ce que ces pièces d'occasion soient accompagnées d'informations sur leur âge, le kilométrage qu'elles ont déja parcouru et pourquoi pas les circonstances (accident ou simple remplacement d'un véhicule) dans lesquelles elles sont devenues "pièces détachées".
Reste que les pièces détachées d'occasion peuvent être entre 30 et 70 pour cent moins chères que les neuves.
# La pastille anti-pollution, dite éco-pastille
L'autre grande nouveauté, c'est bien sûr la "vignette anti-pollution", l'éco-pastille, la pastille déclinée en six couleurs qui permettra au premier coup d'oeil de savoir combien votre voiture ou votre deux roues relâche de polluants dans l'atmosphère. Du moins, sur la base de la norme "euro" et surtout en fonction de la date de fabrication de votre véhicule. Quel que soit son réglage et son taux réel de pollution.
L'éco-pastille sera obligatoire à Paris à compter du 16 janvier. Elle l'est déja, depuis deux mois à Grenoble et depuyis 15 jours à Lyon. Elle sera un outil permettant également au coup par coup de trier quels véhicules auront le droit de circuler dans une ville ou agglomération un jour de pollution importante. En cas d'absence de vignette l'amende prévue est de 68 euros pour les véhicules légers (majorée à 180 en cas de non paiement dans les délais) et 135 pour les poids lourds ou autocars (majorée à 375).
# Fini les vitres sur-teintées
Les vitres teintées sont désormais interdites à l'avant du véhicule, Interdits de la même manière les films teintés que l'on applique sur ces même vitres avant. Il s'agit de permettre les contrôles du conducteur qui ne peut plus se cacher derrière ces artifices masquants. L'infraction vaudra 135 euros et 3 points de permis.
Autre disposition qui concerne la voiture et va engendrer des polémiques : l'obligation pour les entreprises de communiquer le nom des salariés qui ont commis une infraction au code de la route dans un véhicule de l'entreprise. Jusqu'alors, les entreprises transmettaient le paiement de l'amende acquitté par le salarié, mais pas son nom, lui évitant la sanction de perte de points sur son permis.
# La question du diesel toujours en suspens
Nombreux sont désormais les politiques à réclamer l'alourdissement de la taxation du diesel voire son interdiction. La ministre de l'environnement, Ségolène Royal, s'est prononcée en faveur d'une disparition du diesel.
Mais ça n'est pas aussi simple et prendra du temps, quelle que soit la décision prise. Le marché français de l'automobile est encore largement dominé par le diesel. Et surtout, l'industrie automobile française, ses trois constructeurs, sont encore majoritairement encore dépendants du diesel. Un désengagement trop rapide serait une catastrophe économique et sociale