Affaire Cédric Chouviat : trois policiers mis en examen pour "homicide involontaire"

Le livreur de 42 ans avait trouvé la mort après un violent contrôle de police le 3 janvier dernier à Paris. Trois des quatre mis en cause ont été placés en examen pour "homicide involontaire".

Trois membres de l’équipe de police qui avait procédé au contrôle routier de Cédric Chouviat le 3 janvier dernier ont été mis en examen, a-t-on appris ce jeudi. Les fonctionnaires avaient été entendus la semaine dernière par le juge d’instruction en charge de l’enquête sur la mort du livreur de 42 ans. Deux policiers ont été mis en examen les 7 et 8 juillet pour "homicide involontaire" avait révélé franceinfo. Ce jeudi, un troisième agent des forces de l’ordre a également été placé sous ce régime pour le même chef d’accusation. Tous sont désormais sous contrôle judiciaire et ont l’interdiction d’entrer en contact avec les autres policiers ayant participé au contrôle de Cédric Chouviat. La quatrième fonctionnaire a quant à elle été placée sous le statut de témoin assisté.

Cédric Chouviat avait subi un violent contrôle de police le 3 janvier dernier. Plaquée au sol avec son casque sur la tête, la victime avait crié à sept reprises "J’étouffe" avant de faire un malaise cardiaque. Le 5 janvier, le livreur de 42 ans avait trouvé la mort des suites d’une asphyxie "avec fracture du larynx", selon l’autopsie.

Un "sentiment mitigé" pour la famille de la victime

Les proches de Cédric Chouviat éprouvent un sentiment "mitigé" à l'égard de cette décision, selon les mots de leurs avocats, William Bourdon et
Vincent Brengarth. "Dans les affaires de violences policières, il est peu fréquent que les policiers soient mis en examen aussi rapidement. Mais en même temps la qualification est déconnectée de la réalité factuelle de cette tragédie", détaillent les avocats de la famille.

Car les trois policiers sont mis en examen pour "homicide involontaire", et non "violences volontaires ayant entraîné la mort", comme le demandait la famille du livreur. "Quiconque a vu la vidéo, a lu les conclusions du légiste, a vu la durée pendant laquelle cet homme a été plaqué au sol ne peut qu’être surpris d’une telle qualification", insiste William Bourdon.

En juin dernier, les quatre fonctionnaires ayant procédé au contrôle de Cédric Chouviat avait été placés en garde à vue par l’IGPN. La police des polices leur avait alors soumis un enregistrement. Une bande-son sur laquelle on entend l’homme de 42 ans s’adresser aux forces de l’ordre et leur dire "J’étouffe" à sept reprises. Ils avaient alors affirmé ne pas avoir entendu les cris de la victime, en raison du casque qu’elle portait au moment des faits. "Les policiers disent qu’ils n’ont pas entendu Cédric, ce que nous ne croyons pas", affirment les avocats de la famille.

Les quatre policiers impliqués dans cette affaire n’ont pas été suspendus de leur fonction. "La famille reste sidérée que ces policiers ne le soient pas. Lorsque la réalité des cas est avérée, comme aujourd’hui, la suspension s’impose", estiment William Bourdon et Vincent Brengarth.

Les deux avocats expliquent pour autant qu'ils gardent confiance et que cette décision n'est qu’une étape du dossier : "Nous avons bon espoir du fait des expertises techniques et des investigations en cours, que les magistrats instructeurs rétablissent la qualification".

La mort de Cédric Chouviat avait suscité de nombreuses réactions et critiques sur l’utilisation des clés d’étranglement et du placage ventral par les forces de l’ordre. Deux techniques dont le ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner, avait affirmé l’abandon durant le mois de juin.
 
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