Un adolescent de 16 ans a été tué par arme blanche lors d'une bagarre entre bandes dans la nuit de mardi à mercredi dans dans le 20e arrondissement de Paris. Un autre jeune de 17 ans est décédé après avoir été roué de coups dans la rue à Sarcelles (Val d'Oise).
Les rixes entre bandes se multiplient et sont de plus en plus violentes et les victimes de plus en plus jeunes.
Paris
Deux bandes rivales se sont affrontées la nuit dernière dans le 20e arrondissement. La police a été appelée par des témoins vers minuit. Un violent affrontement entre la bande du quartier de la Justice et celle de la Place des Fêtes, se déroulait Boulevard Mortier, situé entre la porte des Lilas et Bagnolet.Sur place, les policiers ont découvert un adolescent de 16 ans au sol, gravement blessé, qui perdait beaucoup de sang nous indique une source policière.
Conduite d’urgence à l’hôpital par les pompiers, la victime est décédée peu après 2 heures du matin.
Quelques minutes après avoir découvert la victime au sol, les policiers ont repéré trois individus suspects et les ont interpellés. L’un était armé d’un couteau, un second avait un manteau tâché de sang.
Sarcelles
Un jeune de 17 ans est mort mardi soir après avoir reçu un coup au niveau du crâne lors d'une rixe à Sarcelles (Val-d'Oise), a-t-on appris mercredi de source policière. Il pourrait avoir reçu un coup de bâton, lors de cette bagarre qui a eu lieu vers 19H30 près de la gare RER.Selon les premiers éléments, la victime et les agresseurs se connaissaient, ils ne sont "même pas ennemis", cite une source proche de l'enquête.
"Ce n'est pas lié au phénomène d'affrontements entre bandes de quartiers rivaux", a ajouté une autre source.
L'adolescent retrouvé inconscient au sol présentait de "multiples plaies saignantes" à la tête, a précisé le procureur de la République de Pontoise Eric Corbaux. Le jeune homme, habitant du quartier des Sablons, est décédé à l'hôpital des suites de ces blessures.
Un "morceau de manche à balai" et "plusieurs bouts de bois", dont l'un présentait des traces de sang, ont été retrouvés sur place, a ajouté le procureur. Une enquête a été ouverte pour "homicide volontaire" et des examens vont avoir lieu sur la victime pour "déterminer les causes exactes" de sa mort.
Série de violences
Ces deux décès interviennent après une série de violences impliquant des jeunes en banlieue parisienne. Il y a dix jours, le 14 octobre, la mort d'un collégien de 13 ans, décédé après avoir été frappé aux Lilas, avait suscité émoi et inquiétude face à la multiplication des bagarres de bandes de jeunes adolescents. Deux groupes d'adolescents venus de communes limitrophes (Le Pré-Saint-Gervais, Romainville, Les Lilas, Bagnolet) s'étaient donnés rendez-vous via l'application Snapchat "pour en découdre".Le ministre de l'Intérieur fraîchement nommé, Christophe Castaner, s'était rendu sur les lieux deux jours plus tard. Il faut que "toute la transparence soit faite sur l'événement extrêmement grave" des Lilas, lié selon lui "à des rivalités des bandes", avait-il estimé.
Un mois plus tôt, un autre garçon, âgé lui de 16 ans, avait été tué de plusieurs balles dans une cité de Saint-Denis, à l'autre extrémité du département. Deux autres personnes avaient été blessées dans cette fusillade qui avait "choqué" cette ville populaire.
Valérie Pécresse, présidente (LR) de la région Ile-de-France a réagi sur Twitter "J'appelle à durcir les sanctions contre cette hyperviolence!".
"Tout doit être fait pour élucider les circonstances" de cette mort "révoltante", a réagi sur Twitter le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.Cette nuit, encore 2 mineurs de 16 & 17 ans ont été tués à #Sarcelles & à #Paris dans des rixes entre bandes. On estime à 90 le nombre de bandes qui se défient à mort sur le territoire. J’appelle à durcir les sanctions contre cette hyperviolence! https://t.co/tAXg1HMpHd
— Valérie Pécresse (@vpecresse) 24 octobre 2018
Tout doit être fait pour elucider les circonstances de la mort révoltante d’un jeune de 16 ans lors d’une rixe à #Paris. Les auteurs doivent être retrouvés et punis. L’ordre républicain et la sécurité de tous sont notre priorité, à chaque instant et partout.
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 24 octobre 2018