Nez bouché, éternuements, sécrétions au niveau des yeux, démangeaisons… En cas de symptômes allergiques, comment réagir ? Le Dr Madeleine Epstein, allergologue à Paris, donne quelques conseils pratiques.
Les traditionnelles allergies de saison sont de retour. Dans l’ensemble des départements franciliens, la carte de vigilance des pollens du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) fait état d’un risque moyen. Sont pointés du doigt les pollens de bouleau, mais aussi dans une moindre mesure les pollens de graminées et de chêne, de platane et de frêne, de charme, saule, peuplier, cupressacées, plantain, oseille, orme et hêtre.
Une apparition précoce ? "Non, les allergies aux pollens reviennent tous les ans, explique le Dr Madeleine Epstein, allergologue à Paris. Le beau temps est le facteur principal. Plus il fait chaud, plus les fleurs s’ouvrent vite, et plus la concentration de pollens est forte. Ça se calme quand il pleut. La pollution, qui irrite les voies respiratoires et modifie la structure des pollens, les rendant plus allergisants, joue également un rôle."
Eternuements, nez bouché, sécrétions au niveau des yeux et du nez, démangeaisons… Les effets sont multiples. De quoi provoquer une possible confusion avec la Covid, dans le contexte de pandémie ? "Certains patients peuvent parfois se poser la question, mais juste au début, répond le Dr Madeleine Epstein. Pour une rhinite allergique, il n’y a pas la même évolution au niveau des symptômes. Il n’y a pas de fièvre ou de maux de tête par exemple. Au niveau du diagnostic, une infection légère peut passer pour un rhume banal, c’est vrai, mais c’est rare."
"Il ne faut pas se priver de prendre des antihistaminiques"
En cas d’allergie, le Dr Madeleine Epstein donne en tout cas quelques conseils : "C’est difficile à conseiller, mais la base, c’est de rester chez soi, et de fermer les fenêtres. Il vaut mieux aérer tôt ou tard dans la journée. Pour éliminer les particules de pollens, il est également possible de se rincer le nez, les yeux, les cheveux... Mais c’est fastidieux. Les traitements sont utiles, il ne faut pas se priver de prendre des antihistaminiques, et si ça persiste il ne faut pas hésiter à consulter un allergologue en prévision des prochaines saisons."
Au niveau national, près de 30% des personnes sont allergiques (pour ce qui est des symptômes liés aux pollens, mais aussi à l’alimentation ou aux animaux et aux acariens par exemple). Une part de la population en forte augmentation au fil des décennies.
Influence du dérèglement climatique sur les surfaces de certaines plantations, relation entre recul de la biodiversité et modification du système immunitaire, évolution des modes d’alimentation… D’après le Dr Madeleine Epstein, les facteurs qui sous-tendent cette évolution sont multiples.