C'est une devinette facile à trouver pour les amateurs de pâtisseries et autres douceurs sucrées. Si je vous dis thé, chocolat et Mont-Blanc, vous serez nombreux à me répondre Angelina, le nom du plus mythique salon de thé de Paris installé depuis 1903 sous les arcades de la rue de Rivoli. Cette institution parisienne fête cette année ses 120 ans avec toujours à la carte ce qui a fait sa réputation, un sublime chocolat chaud dont la recette est tenue secrète et un merveilleux Mont-Blanc, le gâteau à la crème de marron.
Il y a encore quelques belles adresses à Paris où le temps a eu très peu de conséquences. Angelina en fait partie. Ce salon de thé de la rue de Rivoli qui porte le doux nom de la belle-fille du fondateur semble avoir été épargné par les modes, les tendances et reste comme on dit un peu vulgairement "dans son jus". Un lieu rassurant que l'on doit à un confiseur de la Côte d’Azur d'origine autrichienne, Anton Rumpelmayeur, et qui va avec l'aide de l'architecte Edouard-Jean Niermans ouvrir en 1903 le plus mythique des salons de thés parisiens.
Un lieu immense où se bousculait, dans un décor de la Belle Epoque, le Tout-Paris. Marcel Proust, Coco Chanel par exemple s'y installaient régulièrement sous les lambris, les miroirs dorés et les fresques représentants les plus belles baies de la Côte d’Azur pour y déguster les deux grandes spécialités de la maison.
Le chocolat chaud à l'ancienne tout d'abord baptisé l'Africain. Il doit son nom aux origines des trois cacaos qui le composent : Ghana, Niger et Côte d'Ivoire. Dégageant des arômes puissants d'un caractère et d'une extrême onctuosité, il fait l'orgueil de la maison qui garde le secret de sa recette. Autre fierté : le Mont-Blanc, cette pâtisserie qui allie le croquant de la meringue à la légèreté d'une crème chantilly et à la douceur des vermicelles de crème de marrons. Ces vermicelles qui évoqueraient les coiffures des clientes raffinées de la Belle Epoque. Si la maison revendique la paternité de ce dessert gourmand et très en vogue l'hiver, on trouve des écrits qui relatent un gâteau similaire dans le nord de l'Italie au 14eme siècle. Ce qui est certain c'est l'incroyable succès de ce Mont-Blanc qui se vend à presque un millier d'exemplaires par jour dans ce salon de thé. Un gâteau à peine revisité par le pâtissier maison Christophe Appert qui l'a juste désucré pour les becs un peu moins sucrés d'aujourd'hui.
Nous ce qu'on aime chez Angelina, c'est d'avoir des choses qui restent dans le marbre et qu'après moi l'histoire de cette maison continue
Christophe Appert, chef pâtissier
Repris début des années 2000 par le groupe Bertrand, Angelina est devenue une marque qui se vend dans le monde entier sous forme de franchises, mais la maison historique au 226 rue de Rivoli a gardé toute son âme et même si elle est très prisée des touristes, n'hésitez pas à déguster ce morceau de patrimoine parisien.
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