Le procureur du parquet national antiterroriste, Jean-François Ricard, a annoncé lors d’une conférence de presse, que le principal suspect de l'attaque survenue vendredi dernier à Paris avait reconnu les faits. Sa garde à vue a été levée, il sera présenté à un juge ce mardi.
Depuis vendredi il était entendu par les enquêteurs chargés de retracer son parcours et déterminer le motif de son acte. A l’issue de 96 heures de garde à vue, le principal suspect de l'attaque survenue vendredi dernier dans le 11e arrondissement de Paris, a fini par dévoiler son identité.
Connu jusque-là sous le nom de Hassan A., il a reconnu s’appeler Zaheer Hassan Mahmoud. La photo d'un passeport à ce nom avait été retrouvée dans ses affaires par les forces de l'ordre. Âgé de 25 ans, et non de 18 comme évoqué jusqu’à présent, il est arrivé en France du Pakistan en 2018. Les autorités françaises attendent une authentification définitive du Pakistan.
Il n’était pas connu de la police. Il a quitté le Pakistan en mars 2018. Il s’est présenté sous une fausse identité aux services sociaux du Val d’Oise. En tant que mineur isolé, il a été pris en charge.
— Aude Blacher (@audeblacher) September 29, 2020
Zaheer Hassan Mahmoud est présenté ce mardi à un juge d'instruction en vue de sa mise en examen pour "tentative d'assassinats" terroristes et "association de malfaiteurs terroriste". Le parquet national antiterroriste, qui a ouvert cette information judiciaire au terme de sa garde à vue, a requis son placement en détention provisoire.
Pour l’heure aucune filiation avec une organisation terroriste n’a été trouvée, a affirmé le procureur du parquet antiterroriste, Jean-François Ricard, lors de sa conférence de presse ce mardi. Le suspect "était totalement inconnu de l'ensemble des services de renseignement" sous ses deux identités. Il avait néanmoins fait l'objet en juin dernier d'un rappel à la loi pour port d'armes prohibé.
Le suspect avait fait de repérages
Durant son audition, l'assaillant a déclaré qu’il voulait bien viser les locaux du journal satirique, qui a pourtant déménagé en 2015 à l’issue de l’attaque de janvier. Aux enquêteurs, il a affirmé avoir "regardé des vidéos en provenance du Pakistan évoquant la publication des caricatures" de Mahomet et avoir voulu "se révolter" contre cette republication par Charlie Hebdo.Ses déclarations : il a de manière constante reconnu les faits. Il dit avoir regardé des vidéos au Pakistan ces derniers jours de manifestations contre les caricatures de Charlie Hebdo.
— Aude Blacher (@audeblacher) September 29, 2020
Le procureur a aussi confirmé que l'intéressé avait prémédité son acte: multiples repérages les jours précédant les faits, achat le matin-même du hachoir, mais aussi d'un marteau et de bouteilles de white spirit, car son "projet initial était d'entrer dans les locaux du journal, si nécessaire à l'aide du marteau, et de les incendier grâce aux bouteilles de white spirit". "En arrivant devant la rue, et en apercevant les victimes, il a pensé que ces dernières travaillaient pour (Charlie Hebdo) et a décidé de les attaquer", a affirmé le procureur. Dans son téléphone une vidéo a été retrouvée.
L’homme logeait dans le Val d’Oise cet été. La perquisition à son domicile n’a rien donné. Celle de son appartement actuel a Pantin à permis de trouver un autre hachoir.
— Aude Blacher (@audeblacher) September 29, 2020