Jawad Bendaoud, surnommé le "logeur de Daesh", comparaît en appel pour avoir mis à disposition d'Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats, et de son complice Chakib Akrouh, un squat où ils s'étaient repliés, à Saint-Denis. Cinq ans de prison on été requis contre lui.
Relaxé en février dernier , Jawad Bendaoud, délinquant multirécidiviste de 32 ans, est rejugé depuis le 21 novembre pour "recel de malfaiteurs terroristes". Il avait mis à disposition d'Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats, et de son complice Chakib Akrouh, un squat à Saint-Denis. C'est là que l'assaut avait été donné par les policiers du RAID le 18 novembre 2015 et que les deux terroristes ont été tués.
Il est jugé au côté de Youssef Aït Boulahcen, le cousin d'Abdelhamid Abaaoud, jugé pour "non-dénonciation de crime terroriste". Ce dernier avait été condamné en première instance à une peine de quatre ans de prison, dont un an avec sursis.
#Jawad Bendaoud savait "précisément à qui il fournissait l'appartement"
Un deuxième procès mouvementé souvent interrompu par les esclandres de Jawad Bendaoud. Il a été condamné à six mois de prison ferme pourdes "menaces de mort"contre une victime du 13-Novembre en marge de cette audience. Jeudi soir, le réquisitoire a démarré avec les hurlements du prévenu. Et une nouvelle fois, le président de la cour d'appel de Paris a dû le faire sortir de la salle. L'avocate générale Naïma Rudloff a d'abord rappelé le contexte et souligné "l'onde de choc planétaire" que furent les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Saint-Denis et Paris.
Selon elle, la culpabilité des deux prévenus ne fait aucun doute. Elle évoque "ces délinquants, tentés par le jihadisme, et qui à un moment basculent".
"Le jihadisme a offert une morale à la délinquance des cités et les délinquants ont offert des moyens aux jihadistes", a déclaré la représentante de l'accusation. Jawad Bendaoud savait "précisément à qui il fournissait l'appartement". Mme Rudloff ajoute qu'il y avait "une certaine fierté à recevoir ces deux locataires". Elle a rappelé qu'il avait fait le ménage dans l'appartement, amené une télévision et déclare : "Il loue trois nuits pour 150 euros. Même sur le marché parallèle, c'est un tarif d'ami".
Son réquisitoire est beaucoup plus dur qu'en première instance L'avocate générale a requis la peine maximale de 5 ans de prison, avec mandat de dépôt.
Depuis le début de son procès en appel Jawab Bendaoud clame son innocence. En première instance, le procureur avait estimé qu'il n'y avait pas assez d'éléments pour démontrer que Jawad Bendaoud savait qu'il hébergeait des jihadistes. Le tribunal l'avait relaxé, jugeant qu'il n'était "pas prouvé" que Jawad Bendaoud avait "fourni un hébergement à deux individus qu'il savait être des terroristes du 13-Novembre, afin de les soustraire aux recherches et éviter ainsi leur arrestation".