"Bredouilles", "K.O. debout" ou "écoeurés": les maires de plusieurs villes de banlieue ont reçu comme un camouflet le discours d'Emmanuel Macron sur les quartiers en difficulté, lui reprochant de les court-circuiter et un manque de volonté politique
Catherine Arenou, maire divers droite de Chanteloup-les-Vignes, dans la matinale de France-Inter était "K.O. debout en sortant". Emmanuel Macron "a nié le rapport Borloo, il a nié le fait que les élus sont des représentants de leurs collectivités, il a nié tout le travail associatif".
A gauche, la maire socialiste de Bondy (Seine-Saint-Denis), Sylvine Thomassin, est "écoeurée": elle dit sur RTL avoir quitté la salle dix minutes avant la fin du discours, "quand le président a prononcé pour la troisième fois le mot clientélisme en parlant des élus locaux".
"Je ne l'ai pas encore digéré", a abondé le député Nouvelle Gauche du Val-d'Oise François Pupponi, lui aussi sur France Inter. Il évoque même un "tournant historique lorsque le président de la République dit que les acteurs des quartiers n'ont pas réussi à régler les problèmes et qu'il faut donc en changer", travailler avec d'autres, niant ainsi "la légitimité démocratique" des élus. Mais qui sont ces autres acteurs ? "Un certain nombre de réseaux issus de la diversité qui disent nous sommes légitimes ? Mais "le pouvoir s'acquiert démocratiquement par le vote", et "laisser le champ ouvert à ces discours-là est dangereux".