C’est une opération spectaculaire qui s’est déroulée cette nuit en plein cœur de Paris. L’acheminement d’un transformateur de 55 tonnes au chevet de la cathédrale Notre-Dame. Cet engin doit permettre d’alimenter en électricité la dernière moitié du chantier.
Il est 23h hier soir. Alors que Paris est quasi endormie, une trentaine de badauds assistent à un dôle de spectacle au pied de Notre-Dame : l’installation d’un énorme transformateur de 55 tonnes. L’engin, qui doit être manipulé délicatement, va servir à alimenter en électricité la deuxième et dernière partie du chantier de restauration de la cathédrale : le coffret, la grue, les ascenseurs d’échafaudage, l’éclairage, les blocs de secours qui dépendaient jusqu’ici de groupes électrogènes. "C’est la première fois que je vois ça, raconte cette parisienne. On est venu tôt puis on est reparti pour dîner avant de revenir. Je voulais voir comment ça se passait pour le passage de la péniche au camion. C’est pour Notre-Dame quand même !". A ses côtés, un homme venu en voisin : "Tout est bloqué depuis plusieurs heures. J’étais curieux. J’ai toujours aimé les chantiers donc quand il y en a un je regarde. Et là, c’est Notre-Dame."
Le transformateur, construit à Chambéry, est parti lundi de Savoie en convoi exceptionnel. Arrivé à Bonneuil-sur-Marne mercredi après-midi, il a ensuite été transféré sur une barque de 80 mètres de long et 8 mètres de large. Car impossible de finir le périple par la route plusieurs maires ayant refusé de signer des arrêtés de traversée. De plus, aucun pont de l'île de la Cité n’aurait résisté à une telle charge.
Arrivé quai aux fleurs, à proximité de la cathédrale, il a ensuite fallu retransférer l’engin de 13 métres de long sur un camion à l’aide d’une grue avant de le livrer sur le chantier. Une opération qui mobilise une vingtaine d’hommes et qui va durer jusqu’au milieu de la nuit. "C’est une opération toute particulière réalisée avec succès. Ce chantier, c’est un travail d’équipe sous l’égide de l’établissement public, explique Julien Le bras, le directeur de l’entreprise du même nom chargé de l’acheminement. C’est une période particulière en sortie de Covid. Cette installation marque la reprise du chantier que nous attendons tous et que nous souhaitons réussir pour répondre aux attentes émises par le président de la République et relayées par le Général Georgelin."
C’est la deuxième opération de ce type. En décembre déjà, un premier poste de transformation avait fait le voyage depuis la Savoie. Car le chantier de Notre-Dame est extrêmement énergivore. Il est désormais entièrement raccordé sur le réseau 20 000 volts du réseau Enedis. A titre de comparaison, un foyer consomme environ 400 volts.
Le début de la phase 3 du chantier démarrera le 8 juin. Il s’agira de démonter les échafaudages cette fois-ci.