Le groupe "Etat Islamique" multiplie avec obstination depuis plusieurs années déja les messages d'encouragement et d'incitation au passage à l'acte, même solitaire, en direction des individus sensibles à son discours. L'organisation terroriste cherche ainsi à faire naître des "loups solitaires".
Dans un long message audio diffusé en septembre 2014 par Al Furqan, principal média de l'EI, le syrien Abou Mohammed Al-Adnani, porte-parole officiel de l'organisation, lance : "Levez-vous, monothéistes, et défendez votre Etat depuis votre lieu de résidence, où qu'il soit (...) Attaquez les soldats des tyrans, leurs forces de police et de sécurité, leurs services de renseignements et leurs collaborateurs".
Depuis longtemps déja, et avec obstination, Abou Mohammed Al-Adnani ne cesse d'exhorter ses partisans à passer à l'action dans leurs pays d'origine contre les policiers et militaires des pays de la coalition engagés dans la lutte contre l'organisation, en Syrie et en Irak.
C'est ainsi que l'organisation terrorriste parvient, à force de marteler ce genre de discours, à faire naître dans les têtes de jeunes gens fragiles et naïfs, souvent peu armés intellectuellement et affectivement, des vocations et des comportements de ce que l'on baptise désormais "des loups solitaires". C'est à dire des individus qui seuls, dans leur coin, vont se transformer soudain en terroriste de proximité, en djihadiste du coin de la rue, en "tueur d'infidèles" local. Comme Larossi Abballa, le meurtrier d'un policier et de sa femme à Magnanville, dans les Yvelines ou le tueur d'Orlando en Floride aux Etats-Unis.
N'importe quelle arme disponible
Al-Adnani encourage, dans des discours simples et simplistes, mais nombreux et répétés maintes fois, ceux qu'il nomme "les soldats du califat" à utiliser n'importe quelle arme disponible: « Si vous ne pouvez pas faire sauter une bombe ou tirer une balle, leur dit-il, débrouillez vous pour vous retrouver seul avec un infidèle français ou américain et fracassez-lui le crâne avec une pierre, tuez-le à coups de couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le d'une falaise, étranglez-le, empoisonnez-le ».«Ne consultez personne et ne cherchez de fatwa de personne », poursuit-il dans le même enregistrement partagé et diffusé depuis par des milliers de sites internet. « Que l'infidèle soit combattant ou civil est sans importance. Leur sentence est la même : ce sont tous deux des ennemis. Leur sang est permis».