Contrairement aux coiffeurs, les professionnels de la beauté doivent fermer leurs portes pour les quatre prochaines semaines, à moins que le gouvernement n'en décide autrement.
Ils dénoncent une inégalité de traitement, voire une injustice. Les salons et instituts de beauté n’ont pas été déclarés comme commerces "essentiels" par le gouvernement. Ils resteront donc fermés dans le cadre du nouveau confinement pendant les quatre prochaines semaines, contrairement aux jardineries, aux fleuristes et aux coiffeurs qui eux restent ouverts. De quoi générer de l’incompréhension des professionnels de la beauté qui demandent à ce que soit revue la liste des commerces essentiels. Le ministre délégué aux PME Alain Griset a de son côté signalé dimanche soir que la liste des établissements fermés pourra évoluer en cas d’« aberration ».
Et même si une ruée dans les salons de beauté avait été enregistrée la veille de l’entrée en vigueur du nouveau confinement, de nombreux gérants ont dû annuler des rendez-vous pris avant la fermeture. "Les clientes sont dans l’incompréhension. Les annonces sont arrivées du jour au lendemain donc elles n’ont pas eu le temps de se préparer et de venir à l’institut avant qu’il soit fermé", nous explique maxine Fourmond, esthéticienne. "Elles se sont par ailleurs retrouvées un peu perdues après les annonces du maintien l’ouverture des salons de coiffure. Ça a été un peu la confusion pour tout le monde. Beaucoup pensaient alors que les instituts de beauté seraient également ouverts", ajoute-t-elle.
13 000 professionnels de la beauté
Ce troisième confinement est un nouveau coup dur pour des dizaines de salons et d’institut de beauté franciliens. Les aides financières de l’État pourraient, cette fois, ne pas suffire. "Il y a le fond de garanti qui va assurer une partie des revenus. Il y a le chômage partiel. Mais ce que veulent nos esthéticiennes et nos exploitantes, c’est accueillir leurs clientes et continuer de travailler dans le respect des gestes sanitaires", affirme Édouard Falguières, directeur France et International de Guinot Mary Cohr – une chaîne d'instituts de beauté – estimant que "dans la plupart des cas, même s’il y a les aides de l’État, cela ne compense pas financièrement la fiabilité financière d’un institut et son exploitation".
"Nous sommes des commerces de proximité. Nous avons un lien social extrêmement important. Et dans une période où les Français sont lassés et désespérés (…) on voudrait pouvoir exercer nos métiers", insiste de son côté Régine Ferrère, vice-présidente de la confédération nationale de l’esthétique et de la parfumerie. "J’ai l’habitude de le dire : on est beaucoup mieux qu’une boîte de prozac", poursuit-elle, précisant que la région Île-de-France, c'est 30% du parc des professionnels de beauté (esthéticiennes, manucures, spa, etc.) et environ 13 000 emplois. Les entreprises travaillant dans ce secteur ont par ailleurs perdu entre 15 et 35% de leur chiffre en 2020.
L’arbitrage de l’ouverture des instituts est attendu ce lundi dans la soirée entre M. Griset, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’économie Bruno Lemaire. Au micro de nos confrères de RTL ce lundi matin, ce dernier a affirmé que le gouvernement "regardera chacune des situations pour voir s'il y en a qui doivent être corrigées". "Ma porte n'est pas fermée. Nous regarderons si des choses peuvent être améliorées", a-t-il ajouté.