"En moyenne un studio de 15m² dans Paris reçoit 300 demandes" : la galère du logement étudiant

Recherches repoussées, manque de logements, prix élevés et une rentrée qui approche. Pour les jeunes qui s'apprêtent à faire leurs études sur Paris, la recherche de logements s'est compliquée cette année avec les JO. Face à un marché de la location toujours tendu, quelles alternatives ?

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"C'est quoi les tips pour trouver un logement rapidement sur Paris en étant étudiant ? À deux doigts de finir à la rue", témoigne un internaute sur X. "Par pité, si quelqu'un a des tuyaux pour un logement étudiant sur Paris au loyer max de 600€ aidez moi", demande un autre sur le même réseau social.

Comme chaque année, la rentrée approchant, la recherche d'un logement s'avère difficile pour certains jeunes. Une quête qui s'est compliquée cette année avec les Jeux olympiques. "Les JO ont eu un impact assez fort sur le marché locatif, reconnaît Corinne Jolly, présidente du site PAP, ils ont en quelque sorte décalé l'été."

Une situation particulière qui est directement liée à la décision de certains propriétaires ayant mis leurs logements sur des plateformes comme Airbnb pendant la période des Jeux. "Les locataires pensaient ne pas trouver à cause des JO. Ils voulaient attendre qu'ils soient passés", ajoute Corinne Jolly.

À lire aussi : JO de Paris 2024 : "On se voyait déjà avec des liasses de billets pour partir en vacances", des propriétaires qui voulaient louer leur logement lors des JO déchantent

Résultat, le site PAP a vu ses recherches pour des biens en location baisser de 21% en juillet et augmenter de 27% en août, signe d'un retour tardif des futurs locataires parisiens et franciliens.

Plus d'offres de location que l'an passé

Pourtant certains propriétaires, "voyant en juin et juillet qu'ils ne loueraient pas leur logement" en Airbnb pendant les JO, l'ont remis en ligne assez tôt dans l'été pour de la location longue durée.

La plateforme PAP a ainsi vu ses offres de biens en location augmenter de 8% en juillet et de 11 % en août, "il y a plus d'offres que l'an passé", précise même Corinne Jolly, cassant l'idée reçue d'une situation plus tendue en juillet.

Pour autant, les étudiants se retrouvent confrontés à un marché locatif particulièrement exigeant dans la capitale. Un point qui reste constant depuis plusieurs années. "Les studios reçoivent une quantité hallucinante de demandes, en moyenne un studio de 15m² dans Paris reçoit 300 demandes."

Cohabitation intergénérationnelle, collocation : des logements moins chers ?

Certains étudiants décident alors de trouver des alternatives pour payer moins cher ou trouver plus rapidement un logement. Si la colocation vient souvent à l'esprit pour faire des économies et avoir une plus grande surface, elle n'est parfois pas si avantageuse.

"Financièrement, la colloc est moins chère si elle est grande, explique Corinne Jolly. À deux, ce n'est pas forcément intéressant parce qu'un trois pièces divisé par deux n'est pas moins cher qu'un studio. L'idéal, c'est une colloc à trois ou quatre mais c'est assez compliqué sur Paris : il y a un défaut de grands logements en intramuros."

À lire aussi : Immobilier : pourquoi est-il de plus en plus difficile de se loger à Paris ?

D'autres choisissent plutôt de se tourner vers un autre type de logement : la cohabitation intergénarationnelle avec un sénior. Le principe ? Un jeune de moins de 30 ans loue une chambre meublée chez un sénior de plus de 60 ans.

Financièrement, la colloc est moins chère si elle est grande. À deux, ce n'est pas forcément intéressant parce qu'un 3 pièces divisé par deux n'est pas moins cher qu'un studio. L'idéal, c'est une colloc à trois ou quatre.

Corinne Jolly

Présidente de PAP

L'un des avantages reste le prix plus bas qu'un studio, pour une surface plus grande en comptant les parties communes partagées avec l'hôte. Des points non négligeables pour des étudiants.

"J'ai trouvé ma chambre en 3 jours"

Il y a 3 ans, Anthea, 23 ans a sauté le pas. Alors qu'elle rencontrait des difficultés pour trouver un logement sur Paris, elle a découvert la cohabitation intergénérationnelle via un post Facebook.

"Quand je me suis mise à chercher un logement, c'était compliqué. Je travaillais l'été, j'habitais dans l'Oise donc je ne pouvais pas me déplacer facilement pour aller faire des visites, se rappelle la jeune femme. Pendant un mois, je ne trouvais rien alors que ma chambre, je l'ai trouvée en 3 jours."

A lire aussiJO de Paris : des policiers dénoncent l'insalubrité d'une résidence étudiante à Paris

Durant ses trois années d'études à Paris, elle a habité à Saint-Mandé avec Hélène, une soixantenaire. En plus des économies qu'elle a pu faire grâce aux prix plus bas et aux APL sur sa chambre, elle y a trouvé d'autres avantages.

"Je ne voulais pas dépenser des mille et des cents pour un petit studio affiché à un prix exhorbitant, explique-t-elle. Là, je payais 600€ ma chambre qui était grande. Je trouvais ça assez raisonnable et en plus je n'étais pas seule à mon arrivée sur Paris !"

Un aspect financier mis en avant par les plateformes de cohabitation intergénérationnelles. Chez Colette Club, la plateforme utilisée par Anthéa, il faut compter 600€ en moyenne pour une chambre dans Paris intramuros et chez Colibree, une autre plateforme similaire, les prix vont de 360€ à 800€ en fonction de la location ou des critères demandés par les hôtes.

"Je vois la cohabitation comme une transition"

Une chose est sûre, le principe de la cohabitation semble séduire les étudiants, et les plateformes sont déjà témoins d'une année particulière. "Avec les JO, il y a eu un décalage des inscriptions, explique Colibree. Habituellement, les inscriptions pour la rentrée se font en mai et juin. Là elles ont plutôt commencé fin juin et actuellement 5 244 jeunes sont en recherche active en Île-de-France."

Anthea, de son côté, reviendra bientôt à Paris, en tant que jeune active cette fois. Ayant terminé ses études, elle a décidé de prendre un appartement à elle cette fois-ci : "Je vois la cohabitation comme une transition. D'abord j'ai habité chez mes parents, ensuite en internat puis en cohabitation. Maintenant, il est temps d'avoir mon appartement seule."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité