Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, des policiers dénoncent l'état de salubrité d'une résidence étudiante située dans le 18e arrondissement et réquisitionnée pour les accueillir pendant la période des Jeux olympiques de Paris.
C'est un peu un "Vis ma vie" d'étudiants : des policiers, logés dans la résidence Poissonniers dans le 18e arrondissement de Paris, dénoncent l'insalubrité de leurs chambres.
"Lorsque les jeunes collègues élèves gardien de la paix sont arrivés, il y avait des cafards, des crottes de souris. 15 à 20 chambres étaient vraiment dégoûtantes", indique Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat Un1té à France 3 Paris Île-de-France. Le syndicat a depuis mis en ligne une hotline pour avoir toutes les remontées sur les conditions de logement des personnels réquisitionnés.
CROUS #Paris2024
— Jean Christophe COUVY (@jccouvyUN1TE) July 15, 2024
Voilà où sont logés les élèves 👮♂️👮♀️ qui viennent en renfort pour assurer la sécurité des @jeuxolympiques
Ça interpelle aussi sur les conditions de logement des étudiants 🫣
Les syndicats étudiants sont où ?
Peut être trop occupés à organiser des blocages 🤫 pic.twitter.com/vlYKFjaw5D
Les faits, dénoncés en fin de semaine dernière, ont été rapidement résolus. "L'administration a été très réactive. Ils ont envoyé un plombier ainsi qu'une une entreprise de nettoyage. Les collègues ont gardé les logements une fois qu'ils ont été réhabilités", poursuit Jean-Christophe Couvy.
"Les mesures de désinsectisation ont été prises et les travaux ou les nettoyages nécessaires ont été faits", abonde le Cnous de Paris via un communiqué qui précise avoir "profité de ce que les logements soient vides pour effectuer des remises en état, les mêmes que nous effectuons régulièrement à chaque changement d'occupant".
"On vit ça au quotidien"
Mais cette célérité a étonné plus d'un étudiant. "Nous, on vit ça au quotidien", affirme à l'AFP Mandresy Randrianarivony, un étudiant logé dans cette résidence dont le logement a été réquisitionné.
Selon lui, "ce n'est pas normal pour des policiers d'être logés comme ça, mais c'est tout à fait normalisé quand ce sont les étudiants". Il raconte, par exemple, avoir été contraint de faire sa vaisselle pendant six mois dans sa salle de bain à cause d'un problème de tuyauterie non résolu malgré ses nombreuses relances auprès de la direction de la résidence.
Pourtant, les syndicats étudiants alertent depuis des années sur la vétusté de certaines résidences étudiantes.
Selon une étude de la Fage réalisée en janvier 2024, si 58% des étudiants interrogés aimeraient disposer d'un logement Crous en Île-de-France, 32% des personnes qui n'en n'ont pas "n’aimeraient pas y habiter à cause de l’état du bâti".
À l'occasion des JO à Paris, douze résidences Crous ont été réquisitionnées cet été en Île-de-France. Elles logent au cours de l'année universitaire environ 3 000 étudiants et doivent accueillir temporairement pompiers, soignants, forces de l'ordre et sécurité civile (Contre une indemnité de 100 euros et deux places offertes pour assister à des "épreuves olympiques").
A lire aussi : "100 euros et deux places" aux étudiants en dédommagement de leur logement réquisitionné pour les JO-2024
🇫🇷 FLASH - "Après les cafards, place aux souris ! C’est l'arche de Noé au CROUS" : des élèves policiers chargés de la sécurité des JO dénoncent à leur tour leurs conditions d’hébergement dans une résidence universitaire de Paris. (syndicat Alliance) #Paris2024 pic.twitter.com/Mvg2XKru3i
— WEF🌍💉🧪📉💸🍆 🐑 👨🏽🦯💀 (@awner97133) July 22, 2024
Millions de repas et de nuitées
De son côté, Jean-Christophe Couvy regrette les "couacs" même s'il reconnaît la logistique importante mise en place pour les "35 000 policiers par jour, soit 3 300 000 repas sur les 3 semaines à distribuer et 1 000 000 de nuitées".
Il déplore notamment de ne pas avoir pu visiter les logements avant leur réquisition "pour voir si tous les logements étaient conformes aux attentes des policiers notamment, pour entreposer le matériel, les uniformes, les armes".
Et pour ceux qui ne peuvent accéder à des cuisines et qui sont obligés de se restaurer à l'extérieur, le syndicat a créé "La Fourchette du policier" : un site pour se donner les bons plans entre collègues.