Deux mouvements de revendication se télescopent, mardi 26 janvier, et risquent, sur le plan pratique, de rendre cette journée compliquée pour beaucoup. Les taxis se mobilisent à nouveau contre les VTC. Et la fonction publique veut débloquer ses grilles de salaires, gelées depuis 6 ans au moins.
Tout commence dès 6 heures du matin, mardi 26 janvier. Deux intersyndicales, rassemblant 11 syndicats et associations de taxis d'un côté, et huit de l'autre, appellent à manifester. Des milliers de chauffeurs de taxi sont appelés à se mobiliser partout en France pour protester contre les "dérives" du secteur des voitures de transport avec chauffeur (VTC).
En Ile-de-France, le mouvement pourrait se traduire par d'importantes perturbations dès 6 heures du matin, autour des aéroports parisiens de Roissy et Orly que les taxis espèrent bien bloquer. Si vous devez prendre l'avion ou simplement circuler dans ces deux secteurs, sur les autoroutes A1, A3 ou A6, vous voilà prévenus. Mieux vaut prendre ses précautions.
Un secteur encore loin de l'apaisement
Malgré l'interdiction par le Conseil Constitutionnel, à l'automne 2015, de l'application "UberPop", le secteur est loin d'être apaisé. Selon le ,directeur général des Taxis bleus, Yann Ricordel « On mesure une baisse d'activité de 20% sur les plateformes de réservation et de 30% dans la rue ». Il précise qu'au-delà de l'impact des attentats du 13 novembre, la crise d'activité est accentuée par la forte augmentation de l'offre de transport, parfois par des moyens illégaux.Les taxis mettent en cause des pratiques des VTC illicites sur le terrain ( géolocalisation avant la réservation, occupation de la voie publique, racolage ou utilisation détournée des véhicules de transport collectif de deux à 10 personnes). Pour les taxis, il y a clairement un problème avec la loi, qui est en partie inapplicable.
Même dans les sociétés de VTC, la situation est diversement vécue. Ainsi, des associations de VTC, disant elles aussi souffrir de la concurrence de "pirates technologiques" et de "l'ubérisation", ont assuré soutenir le mouvement des taxis.
En réalité, le mouvement est symptomatique d'un secteur qui réclame de la régulation et de la clarification des "règles du jeu".
Fonction publique et enseignants
Les 5,6 millions d'agents de la fonction publique sont appelés à faire grève et manifester pour une hausse de leur pouvoir d'achat. Ils entendent dénoncer le gel, depuis juillet 2010, du point d'indice servant à calculer le salaire de base des fonctionnaires qui auraient perdu, compte tenu de l'inflation, 8% de leur pouvoir d'achat, selon les syndicats.CGT, FO et Solidaires qui ont lancé ce mouvement, majoritaires aux élections professionnelles, n'ont pas signé l'accord sur la rémunération et la carrière des fonctionnaires que le gouvernement a décidé (en septembre) de mettre en oeuvre.
Plusieurs manifestations sont prévues en région et à Paris, auxquelles devraient se joindre les enseignants, appelés eux aussi, par l'intersyndicale
Snes-FSU, Snep, Snalc, FO, Sud et CGT, à se mobiliser contre la réforme du collège.
Enfin chez les contrôleurs aériens, le SNCTA et l'Usac-CGT (70% à eux deux) appellent à faire grève sur des questions de diminution d'effectifs et d'alignement de primes, dans le cadre de l'appel à l'ensemble des fonctionnaires.
La Direction Générale de l'Aviation Civile demande aux compagnies aériennes de supprimer 20 % de leurs vols prévus..