Le maire (UMP) de Corbeil-Essonnes, Jean-Pierre Bechter, a été placé en garde à vue mercredi matin par la police judiciaire dans une enquête sur des achats de votes présumés.
"C'est une satisfaction pour Jean-Pierre Bechter de pouvoir répondre aux enquêteurs, car le maire de Corbeil-Essonnes fait totalement confiance à la justice pour établir la vérité", a assuré son directeur de cabinet. Celui-ci a en revanche déploré "que le secret de l'instruction ne soit pas du tout respecté" et estimé que la mairie, et plus largement le camp de l'ancien édile, le sénateur UMP Serge Dassault, étaient "confrontés, depuis quelques semaines, à une véritable instrumentalisation judiciaire".
La convocation de M. Bechter s'inscrit dans le cadre d'une enquête menée par deux magistrats parisiens pour "abus de biens sociaux, corruption, blanchiment et achat de votes" en marge des élections municipales de Corbeil-Essonnes en 2008, 2009 et 2010.
Dans le cadre des investigations, cinq personnes ont été interpellées lundi dans l'Essonne et en Seine-et-Marne et placées en garde à vue. Face à ces accusations d'achat de vote, Serge Dassault a régulièrement affirmé qu'il était à la disposition des juges pour être entendu, en dépit du refus par le Sénat, la semaine dernière, de lever son immunité parlementaire.
Dans l'entourage de MM. Dassault et Bechter, dit-on, "personne ne veut croire que la convocation du maire de Corbeil-Essonnes, quelques heures après la déclaration de candidature pour les municipales dans cette ville du suppléant du ministre de l'Intérieur à l'Assemblée nationale, Carlos da Silva, soit le fruit du hasard". Jean-Pierre Bechter avait déjà été placé en garde à vue pendant une journée, en juin, dans un dossier de tentative d'assassinat sur fond d'achat de votes à Corbeil-Essonnes. Il était ressorti libre de son audition par les policiers.