Alcatel-Lucent et Nokia, les deux géants européens des télécoms l'ont annoncé ce mercredi, un protocole d'accord a été signé en vue de leur fusion. Alcatel-Lucent compte près de 8.000 salariés en France dont la moitié dans la région, à Nozay (Essonne). Qu'adviendra-t-il de ces emplois ?
Le finlandais Nokia et son concurrent franco-américain Alcatel-Lucent, veulent s'unir pour former un géant du secteur. Les deux équipementiers en télécommunications, qui comptent en tout 110 000 salariés dans le monde, constitueront une seule entité nommée Nokia, basée en Finlande et détenue aux deux tiers par les actionnaires actuels du groupe finlandais.
Ce projet industriel est suivi de très près par le gouvernement français. "Ce rapprochement doit faire naître un grand champion européen, à la fois des équipements et des technologies sur le téléphone mobile et le fixe avec le meilleur de la technologie de Nokia et d'Alcatel", s'est félicité le ministre de l'Economie Emmanuel Macron. Il y voit "une nouvelle phase de la vie de l'entreprise", "après le travail de redressement depuis deux ans, c'est la phase d'expansion, de reconquête qui se fait". Le ministre de l'économie l'assure, ce rapprochement n'aura pas de conséquences sociales en France.
Pourtant sur le site de Nozay (Essonne), le plus important site d'Alcatel-Lucent en France, qui emploie près de 4000 salariés, on craint un "énième plan social".Croisé à l'entrée du site, l'un d'eux estimait que "Nokia n'a jamais été tendre" avec ses salariés en Europe.
La fusion du français Alcatel et de l'américain Lucent a été un échec patent: le franco-américain n'a réalisé que des pertes annuelles depuis la fusion en 2006, à l'exception de 2011. Depuis 2013, Alcatel-Lucent, passé par de multiples restructurations, a commencé à se redresser grâce au plan "Shift", qui concentre ses forces sur l'IP (services liés à internet), le "cloud" (stockage informatique à distance) et l'ultra haut débit fixe et mobile.
Des spéculations sur un éventuel rapprochement ou une transaction entre les deux groupes avaient déjà eu cours fin 2014, sans se concrétiser.
>> Voir le reportage de Fernando Malverde et Isabelle Audin
Ils sont allés à la rencontre des salariés et interviewé Frédéric Aussedat, Délégué syndical central CGC Alcatel-Lucent
Christophe Civit, Représentant CFDT au CCE Alcatel-Lucent International
Michel Combes, Directeur général Alcatel-Lucent