Une nouvelle expertise métallurgique confirme une fois de plus le défaut de maintenance sur les voies SNCF de Brétigny-sur-Orge avant le déraillement du Paris-Limoges. Elle affirme que trois des quatre boulons retenant l'éclisse mise en cause s'étaient cassés ou dévissés bien avant l'accident.
"Les dégradations constatées (ruptures et allongement) sont bien antérieures à la date de l'accident", conclut l'expert dans son rapport de treize pages, remis aux trois juges d'instruction d'Évry.
Le document confirme les expertises judiciaires qui expliquent la catastrophe par un défaut de maintenance. Dans un courrier remis fin février aux juges, la SNCF estimait au contraire qu'il s'agissait d'un événement "inédit, imprévisible et exceptionnel". Cette nouvelle expertise, ordonnée par les juges, vient compléter un premier rapport métallurgique remis par cet expert en juillet 2014, puis complété en janvier 2016. Un rapport contesté formellement par la SNCF à l'époque.
Bien que les boulons aient été "stockés dans des scellés de sachets non-hermétiques" et "manipulés à de nombreuses reprises (...) occasionnant des pertes d'informations", leur taux d'oxydation est "réalisable pour apprécier une échelle de temps", a estimé de son côté l'expert dans son rapport.