La ville de l'Essonne qui compte 10 000 habitants n'aura bientôt plus qu'un médecin généraliste. Deux praticiens ont décidé de quitter Fleury-Mérogis en raison de l'insalubrité de leur cabinet.
Un désert médical en région parisienne. L'été prochain, les patients risquent de trouver portes closes devant le Cabinet médical des Sources, planté au milieu des barres HLM de Fleury-Mérogis (Essonne). Trouver un médecin traitant dans le secteur relève déjà de la gageure.
Les deux généralistes qui exercent dans le cabinet ont décidé de quitter la ville. Il n'y aura plus qu'un médecin pour 10.000 habitants. "On n'aurait jamais imaginé que c'était possible en Île-de-France. J'en avais entendu parler mais de le vivre moi-même … C'est devenu un luxe que d'avoir un médecin", se lamente une patiente.C'est devenu un luxe que d'avoir un médecin
Un cabinet médical dans un état déplorable
Les deux praticiens dénoncent depuis 3 ans l'état du cabinet médical qu'ils louent à la mairie. Un défibrillateur en panne, des serrures défaillantes et un bailleur aux abonnés absents."À la suite d'un orage, il a carrément plu dans le cabinet. C'était au mois d'août de l'année dernière et depuis rien n'a été entrepris. En nous traitant par le mépris, ce sont également les habitants que l'on traite par le mépris. On se demande même où est l'intérêt politique de la mairie de se comporter de la sorte", déplore le docteur Philippe Viénot, l'un des médecins généraliste.En nous traitant par le mépris, ce sont également les habitants que l'on traite par le mépris.
Des travaux de rénovation étaient prévus en juin dernier. Ils ont été annulés sans prévenir ceux concernés. Pour les médecins, c'est le cafouillage de trop.
Mise en place d'un service de petites-urgences
"Je peux comprendre sur le fond qu'ils aient en effet ras-le-bol. Toutes leurs demandes n'ont pas été écoutées mais depuis un an, j'essaie de faire au maximum", affirme Nicolas Piffault, adjoint au maire de Fleury-Mérogis (SE).Ce départ va faire de la commune un désert médical. La municipalité cherche des solutions temporaires : "On va passer des annonces dans des magazines spécialisés pour des médecins généralistes, ensuite on veut mettre en place un SAMI (Service d'Accueil Médical Initial, NDLR), c'est un service médical d'urgence qui permet d'accueillir les patients pour de petites urgences, en dehors des cabinets médicaux", poursuit l'élu.Toutes leurs demandes n'ont pas été écoutées mais depuis un an, j'essaie de faire au maximum.
Les médecins sont en négociation pour s'installer dans une autre commune de l'Essonne de 10.000 habitants qui elle n'a pas un seul médecin.