Ancien boxeur pro, celui qu’on surnomme depuis l’« acte 8 » des gilets jaunes le « boxeur de gendarmes » a été sacré champion de France par le passé. Au cours de sa carrière, il a totalisé 18 victoires en 23 combats.
Sur les rings, on l’appelait « le Gitan de Massy ». Sur les réseaux sociaux, les internautes le surnomment désormais « le boxeur de gendarmes », après son affrontement à coups de poing face à un gendarme mobile, samedi 5 janvier sur la passerelle Léopold Sédar-Senghor, lors de l’« acte 8 » des gilets jaunes à Paris.
L’homme de la vidéo, haut de 1,92 m, au jeu de jambes et à la puissance de frappe remarquables comparé aux autres manifestants, est bel et bien un ex-boxeur professionnel.VIDÉO - La scène complète du boxeur #BonnetNoir face aux gendarmes. Il a été identifié par les services de police. #GiletsJaunes #ActeVIII #Acte8 pic.twitter.com/jyaUShKWAE
— Clément Lanot (@ClementLanot) 5 janvier 2019
23 combats en pro, dont 18 victoires
Christophe Dettinger, qui a depuis la polémique eu droit à la création d’une page Wikipédia à son nom, a déjà eu une belle carrière dans les années 2000 ; avec un total de 23 combats en professionnel, dont 18 victoires, quatre défaites et un nul. Sacré champion de France des poids lourds légers en 2007 (un titre qu’il conservera l’année suivante), le sportif a depuis quitté les rings, il y a six ans.Laurent Boucher, son dernier entraîneur en date, a réagi à la scène de la passerelle Léopold Sédar-Senghor, auprès de nos confrères de France Inter. S’il assure que l’ex-boxeur est « un mec sympa, gentil et respectueux, qui ne posait de problème à personne », il semble assez déçu de son comportement : « Pourquoi tu as fait ça Christophe, pourquoi tu as fait ça ? Quel est l'intérêt ? Tu as une famille, tu as des enfants, quel est l'intérêt ? Moi, je peux aller lui tirer l'oreille, il ne dira rien. Il a intérêt à ne rien dire d'ailleurs. Je peux aller lui prendre l'oreille, le secouer et lui dire : pourquoi tu as fait ça ? Tu es un con. »
« Il a dû péter un plomb par rapport à quelque chose, théorise ensuite l’entraîneur. Ce qui m'a le plus choqué... C'est de le voir taper le pauvre gendarme quand il est au sol, et surtout quand on sait que c'est un boxeur. En boxe anglaise, on apprend à ne pas taper un homme au sol. Jamais. Et lui, il l'a fait. »« En boxe anglaise, on apprend à ne pas taper un homme au sol. Jamais. Et lui, il l'a fait. »
La fédération de boxe a, elle aussi, condamné le geste de Christophe Dettinger, au « comportement inacceptable et honteux » selon elle : « La Fédération française de boxe, ainsi que la Ligue nationale professionnelle de boxe, condamnent avec la plus grande fermeté de tels agissements d'une violence extrême qui sont totalement contraires aux valeurs prônées par notre discipline ».
« Comportement inacceptable » ou « héros gilet jaune » ?
Du côté des autorités, le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN) et le ministère de l'Intérieur ont décidé sur Twitter de dévoiler la photo de l’ex-boxeur, par ailleurs fonctionnaire territorial dans une mairie de l'Essonne.Sur certains groupes Facebook, au contraire, Christophe Dettinger est devenu pour certains un « héros gilet jaune » selon le journaliste Vincent Glad, qui suit au quotidien le mouvement sur les réseaux sociaux.Monsieur, vous qui avez frappé un collègue à terre, vous êtes identifié. Pour un boxeur, vous ne respectez apparement pas beaucoup de règles. Nous allons vous apprendre celles du code pénal. @EmmanuelMacron @EPhilippePM @CCastaner @NunezLaurent @DGPNEricMorvan @prefpolice pic.twitter.com/zBNcD9kWMs
— Commissaires Police Nationale SCPN (@ScpnCommissaire) 5 janvier 2019
Lundi, l’ex-boxeur a été interpellé après s’être présenté à la Sûreté territoriale.Christophe Dettinger, en passe de devenir un héros gilet jaune. pic.twitter.com/RLyR57hoS0
— Vincent Glad (@vincentglad) 6 janvier 2019