En enquêtant sur des vols à la portière commis dan sle quartier de la Grande , des policiers de l'Essonne ont mis au jour un réseau spécialisé dans les faux papiers et l'usurpation d'identité.
Des vols à la portière à la Grande Borne cachaient un trafic de faux papiers et une escroquerie en bande organisée: onze personnes ont été interpellées lundi et six d'entre elles mises en examen, a annoncé vendredi la Sûreté départementale de l'Essonne.
Les six personnes mises en examen, deux femmes et quatre hommes de 16 à 23 ans, sont soupçonnées de vols, recels et escroquerie en bande organisée. Trois hommes, dont le leader présumé du réseau, ont été écroués. Au moins onze victimes ont été recensées et l'escroquerie s'élèverait à une centaine de milliers d'euros.
C'est en enquêtant sur des dizaines de vols à la portière commis dans le quartier sensible de la Grande Borne à Grigny, que les policiers ont mis au jour une organisation bien rodée. Des petites mains intervenaient en premier : des adolescents, âgés de 12 à 16 ans, s'attaquaient aux automobilistes arrêtés au feu rouge. "Ils ciblaient de manière quasi-systématique des jeunes femmes seules qui avaient laissé leur sac à main sur le siège passager et ils cassaient les vitres avec des marteaux ou des pierres", a expliqué à la presse Fabien Inès, chef de la Sûreté départementale de l'Essonne.
Ensuite, entraient en scène les "mules". Avec les papiers d'identités volés dans les voitures, des jeunes femmes ouvraient des comptes bancaires aux noms des victimes, puis elles contractaient des emprunts auprès d'organismes de crédit, comme Cofidis, Cetelem ou Carrefour. Enfin, avec ces prêts, les malfaiteurs achetaient des voitures pour les revendre neuves sur internet, notamment sur leboncoin.fr. Rien de très bling-bling pour ne pas éveiller les soupçons : une DS3, une Clio, une Twingo Sport...
"Pour une même mule, on a recensé trois victimes, douze ouvertures de comptes, dix crédits et deux voitures", a précisé M. Inès. Certaines victimes dont l'identité a été usurpée sont tombées sous le coup d'interdits bancaires, a-t-il ajouté. Avec l'argent ainsi récolté pendant plus d'un an et demi, ils flambent. Les enquêteurs découvrent au domicile des suspects des factures pour des habits de luxe: Gucci, Dolce et Gabanna... En un an, le chef de ce réseau aurait voyagé en République dominicaine, à Miami, à Londres ainsi qu'au Congo où il réalisait des investissements immobiliers.
"En fait, c'est un petit réseau qui alimente une délinquance de voie publique importante", a déclaré M. Inès.
Deux autres "mules" sont encore recherchées et les enquêteurs n'excluent pas d'identifier de nouvelles victimes.