Conditionner le versement du RSA à la réalisation d'heures travaillées, c'est ce que veut expérimenter l'Essonne. François Durovray, président (LR) du département, est l'invité de Dimanche en Politique.
Le sujet s’était invité dans la campagne de la dernière présidentielle : conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à la réalisation d’un quota hebdomadaire d’heures travaillées. La proposition de Valérie Pécresse avait été reprise par le candidat Emmanuel Macron. Quelques mois plus tard, le projet est lancé.
Des janvier 2023, une dizaine de départements doivent expérimenter le conditionnement du RSA. Concrètement, les bénéficiaires de ce revenu, devront travailler 15 à 20h par semaine et faire l’objet d’un accompagnement individualisé.
L'objectif pour le gouvernement est de favoriser le retour vers l’emploi des bénéficiaires du RSA. Et le département de l’Essonne est candidat pour expérimenter la mesure.
"J’ai des échanges qui me laissent penser que l’on peut être retenu, nous sommes dans les starting blocks", indique son président (LR), François Durovray. Et d'ajouter : "Je pense que l’on n'a pas tout essayé pour que les bénéficiaires du RSA retournent vers l’emploi".
"Dépenses supplémentaires"
Entré en vigueur en 2009, en remplacement du RMI (revenu minimum d’insertion), le RSA qui devait favoriser le retour vers l’emploi des chômeurs, n’a pas atteint ses objectifs. Selon la cour des comptes, seul un tiers des bénéficiaires de ce revenu aurait retrouvé un emploi durable.
Sur ce point, le département de l’Essonne se démarque. Selon François Durovray, 60% des bénéficiaires du RSA auraient retrouvé un emploi durable grâce à plusieurs dispositifs d’accompagnement et d’offre d’emplois (comme Job91, pack Sortie du RSA, Coach emploi).
Voilà pourquoi François Durovray souhaite que l’Essonne fasse parti de cette expérimentation.
"Ce seront forcément des dépenses supplémentaires pour le département mais nous assumons car on préfère payer un peu plus cher pour permettre aux personnes de revenir vers l’emploi, plutôt que de verser simplement une allocation sans aucune perspective. L’enjeu, c’est de remettre à l’étrier des gens qui sont au RSA depuis longtemps, qui ont perdu confiance grâce à une activité professionnelle de 15 à 20h".
Mesure contestée
Reste que la mesure est contestée par la gauche et les syndicats qui y voient un temps partiel sous-payé. "Non je ne pense pas", répond à cela François Durovray.
Selon lui, "cela fait partie des éléments dont nous devons débattre avons avec le gouvernement, mais dans mon esprit, je n’imagine pas que les 15 ou 20 heures ne soient pas rémunérées par l’entreprise. Il faut qu’il y ait un effet levier pour le bénéficiaire du RSA, il ne faut pas non plus qu’il soit aussi bien payé qu’un temps plein au SMIC. Il faut trouver les bons équilibres. C’est pour ça que j’ai déposé la candidature de l’Essonne. Il faut de la souplesse".