Des incidents ont eu lieu dans plusieurs villes de l'Essonne lors de la nuit d'Halloween, du 31 octobre au 1er novembre. Des magasins ont été pillés notamment à Étampes et des policiers attaqués par un jet d'acide à Montgeron.
L'agression est rare : des policiers ont été la cible d'une bouteille d'acide à Montgeron, dans l'Essonne, mercredi 31 octobre au soir. Les deux agents ont été très légèrement blessés mais l'acte est "symbolique" selon Loïc Travers, Secrétaire national adjoint du syndicat de police Alliance en Île-de-France.
Une mineure de 13 ans a été interpellée selon les informations du Parisien. Elle a été mise en examen par le juge des enfants pour "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique avec arme" vendredi 2 novembre. "Elle a été remise en liberté surveillée préjudicielle et devra faire l'objet d'un suivi éducatif avec des éducateurs", a détaillé le parquet. Elle ne fera pas l'objet d'une condamnation pénale en raison de son jeune âge.
"Si on fait un comparatif avec l'année 2017 où il n'y a avait eu que quelques fais isolés, c'est que ce le phénomène s'est étendu et cela est inquiétant. D'habitude, il n'y a qu'un seul lieu de foyer de violences. Maintenant cela concerne plusieurs villes du département", affirme le syndicaliste.Le phénomène s'est étendu et cela est inquiétant.
Pillages de magasins
A Vigneux-sur-Seine, des policiers ont été caillassés, sans qu'il n'y ait de blessés. Mais les forces de l'ordre n'ont pas été les seules à être prises pour cible.À Étampes, plus au sud du département, un magasin Intersport a été pillé par une vingtaine de personnes. Plusieurs d'entre eux ont été interpellés. De même, à Montgeron où c'est une épicerie qui a été attaquée par trois individus qui ont notamment pris des engins pyrotechniques.
On peut considérer que l'appel à la sédition, à l'émeute où a la révolte a eu un effet.
Un lien avec les appels à la "purge" ?
A la veille de la fête d'Halloween, des messages appelant à commettre des violences contre les policiers se sont multipliés sur les réseaux sociaux. L'un d'eux intitulé "Les règles de la purge de Corbeil-Essonnes", appelait notamment à attaquer les forces de l'ordre "au mortier, feux d'artifice, pétards, pierres"."Quand on analyse ces violences, est-ce qu'elles sont dues encore à une nouvelle fête ou à cause d'un appel à la purge ?", s'interroge Loïc Travers. "C'est trop tôt pour le démontrer, on ne peut pas dire qu'il y ait un lien direct. Mais on sait que cela a une résonance favorable dans certains quartiers. On peut considérer que l'appel à la sédition, à l'émeute où a la révolte a eu un effet et faire ce lien de causalité."Et de tacler : "Quand j'entends le préfet de l'Essonne qui dit que c'est une nuit normale, cela m'agace au plus haut point. S'il est défaitiste à ce point, qu'il fasse autre chose !"
Incidents "largement inférieurs"
Plus d'une centaine de personnes ont été interpellées en France mercredi soir en marge de la fête d'Halloween, où le nombre d'incidents a été "largement inférieur" aux années précédentes, a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.Un bilan provisoire fourni à la mi-journée par le ministère a fait état de 116 interpellations "qui ont donné lieu à 82 gardes à vue".
"Hier soir nous avons mobilisé 15.000 forces de l'ordre (...) Les dégâts sont (...) largement inférieurs à ce que nous avons connu" les années précédentes, même s'ils restent "totalement anormaux, scandaleux", a déclaré jeudi M. Castaner en marge d'une visite à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris.La fête, ce n’est pas la casse.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 1 novembre 2018
Les policiers ne sont pas des cibles. La purge, ce n’est pas une blague.
Nous ne laisserons rien passer.
Je salue et soutiens nos forces de sécurité et secours qui étaient mobilisées cette nuit pour notre sécurité. pic.twitter.com/dGYrmgROh4