Le réseau de bus Les Cars Bleus d'Île-de-France a annoncé ne pas pouvoir assurer 90% de ses lignes. En région parisienne, plus du tiers des stations-service sont "en rupture d'au moins un produit" selon le ministère de la Transition énergétique.
Les transports scolaires en Essonne et en Seine-et-Marne subissent les conséquences du manque de carburant. Dans un tweet publié dimanche, les Cars Bleus d'Île-de-France expliquent ne pas pouvoir assurer "une majorité" de ses lignes ce lundi, "n'ayant pas été approvisionné en gasoil".
"Les services assurés seront les circuits : 003, 004, 010, 040, 108 et les lignes desservant l'établissement Saint-Spire en circuits spéciaux" à Corbeil-Essonnes (Essonne), indique la société.
Seulement 10 lignes sont assurées, contre une centaine habituellement. "On ne peut pas faire circuler les cars sur les réserves. Ça fait 10 jours que ça dure, 10 jours qu’on nous promet des livraisons. On nous mène en bateau depuis le 30 septembre. Mercredi soir, nous avons saisi le cabinet du préfet, et depuis on nous promet des livraisons qui ne sont toujours pas là", déplore Laurence Bernard, responsable administrative des Cars Bleus.
La mairie d'Etampes avait également annoncé des perturbations : "En raison des difficultés d’approvisionnement en carburant constatés ces derniers jours , les services de transports scolaires en circuits spéciaux seront perturbés à compter de ce lundi 10 octobre."
L’Île-de-France est la deuxième région la plus touchée par les problèmes d'approvisionnement, derrière les Hauts-de France. 44,9% des stations-service franciliennes sont "en rupture d'au moins un produit", expliquait dimanche le ministère de la Transition énergétique. 29,7% des stations-service sont concernées au niveau national, d’après le gouvernement.
Des restrictions dans plusieurs départements franciliens
Face aux difficultés d’approvisionnement dans les stations-service, des restrictions sont mises en place dans plusieurs départements franciliens. Appelant au "civisme" face à l’"afflux massif de conducteurs", les préfectures des Yvelines, du Val-d’Oise et de la Seine-Saint-Denis ont ainsi annoncé l’interdiction de vente et d'achat de carburant "dans tout récipient".
De son côté, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Paris Île-de-France "appelle l’ensemble des parties prenantes à la responsabilité" dans un communiqué publié samedi, "alors que les particuliers et les professionnels franciliens ont de plus en plus de mal à trouver de l’essence du fait de la poursuite de la grève des raffineurs qui impacte tout particulièrement" la région.
"Nous appelons le Gouvernement à actionner tous les leviers de son influence vis-à-vis des protagonistes du conflit, Total et la CGT à intensifier leur dialogue social, et l’ensemble des Franciliens - particuliers et professionnels - à consommer pour répondre à leurs besoins sans constituer des stocks”, indique Bernard Cohen-Hadad, le président de la CPME Paris Île-de-France.
Au niveau national, Elisabeth Borne promet que "la situation va s'améliorer". "Nous avons libéré des stocks stratégiques (...) pour alimenter les stations-service" a annoncé dimanche la Première ministre. "Ces livraisons arrivent progressivement", a-t-elle déclaré, en marge de son déplacement en Algérie.
Alors que le mouvement de grève a été reconduit chez TotalEnergies et ExxonMobil, la direction de TotalEnergies a répondu qu'elle était prête à négocier sur les salaires dès le mois d'octobre. La direction d'Esso-ExxonMobil a, elle, annoncé son intention de réunir les syndicats ce lundi.