Dix chevaux sont morts à ce jour et 90 sont touchés par cette infection respiratoire contagieuse en Île-de-France. Des cas de rhinopneumonie équine qui inquiètent les clubs et le Salon du cheval prévu ce week-end porte de Versailles qui a annulé des compétitions sportives.
Des centres équestres sont fermés au public depuis plusieurs jours en Île-de-France. À Meudon, cinq chevaux sont décédés après avoir contracté une rhinopneumonie. (épizootie d’herpèsvirose équine de type 1 ou 4)
L'infection se transmet entre les chevaux par voie aérienne. Les symptômes : température, toux écoulement nasal, perte d'appétit et abattement... Une fois contaminés, les équidés sont isolés et maintenus par des harnais, car le virus peut entraîner des paralysies.
Les centres équestres s'organisent pour limiter la circulation de l'infection. "Chaque soigneur doit se désinfecter et passer dans un pédiluve avant de prendre soin des chevaux", explique Jean-Luc Vernon, directeur du centre hippique de Meudon dans les Hauts-de-Seine. En tout, 84 cas de rhinopneumonie ont été détectés ces dernières semaines en Île-de-France.
Des chevaux en quarantaine
"On a créé une écurie de quarantaine pour isoler les malades et nos prés nous permettent de remettre les chevaux soignés dehors une fois qu'ils n'ont plus de fièvre", note Denis Lavedrine, gérant du centre équestre Riderland à Saulx-les-Chartreux en Essonne. Un poney et quatre chevaux y sont morts infectés par le virus. Une dizaine de chevaux présentent encore des symptômes.
Au sein du club, un collectif de "cavaliers engagés" s'est formé. Rebecca Bocatto en fait partie. Cette jeune passionnée regrette que les "écuries se retrouvent seules pour gérer ce virus." Elle estime qu'il faut "des mesures collectives pour mieux protéger nos chevaux et les structures qui les accueillent. Nos chevaux ne peuvent pas parler. Il est de notre devoir de faire entendre leur voix. Il faut faire du bien-être équin une priorité commune".
"Éviter les rassemblements de chevaux"
L'épidémie a touché plus de 80 équidés dans la région. "Le message essentiel est de demander aux gens de s'assurer du bien-être de leur cheval et de vérifier sa température. Il faut également éviter les rassemblements de chevaux trop nombreux pour limiter le risque de contamination", préconise Jean-Marc Betsch, vice-président du réseau d'épidemio-surveillance des maladies équines. Il recommande également la vaccination "une à deux fois par an" des chevaux.
Une épidémie qui tombe au plus mal, alors que le Salon du cheval ouvre ses portes vendredi après plusieurs années d'absence. Un protocole sanitaire a été mis en place par les organisateurs : "Le Salon du Cheval aura bien lieu, mais avec un protocole sanitaire strict pour les chevaux présents. Le concours sera remplacé par des animations intra-club sans aucun mélange de chevaux, et tous les engagements seront remboursés. Toutes les autres animations et spectacles seront maintenus avec un protocole très strict pour que les chevaux ne se croisent pas”, peut-on lire dans un communiqué de presse.
En raison du virus qui touche les chevaux, les concours équestres prévus lors du Salon du cheval ce week-end à la porte de Versailles n'auront pas lieu et seront remplacés par des animations.