Ils ne savaient "pas qu'ils étaient policiers": un homme et ses parents, jugés vendredi à Evry pour l'agression de deux fonctionnaires dans une cité de Corbeil-Essonnes, ont été respectivement condamnés à huit mois de prison ferme et huit mois avec sursis.
Les faits remontent à mercredi. Dans le quartier sensible des Tarterêts, deux policiers se lancent à la poursuite de deux jeunes qui tentent de trouver refuge dans leurs appartements, au premier étage d'un immeuble voisin. A l'audience, le fils, 22 ans et 17 condamnations à son casier judiciaire, a assuré qu'il ne savait pas que l'homme qui le poursuivait était policier: "un mec qui court vers moi calibré, j'ai paniqué, j'ai couru". Le deuxième jeune homme, mineur, accusé par les policiers d'avoir lâché un pitbull sur eux, sera jugé séparément.
Coups de poings et coups de pieds
Aux côtés du fils, le père, 68 ans, cardiaque et qui tousse beaucoup, et la mère, 60 ans, qui retient ses larmes dès le début de l'audience. "J'ai entendu mon fils crier maman! j'ai ouvert la porte et j'ai vu deux hommes sur mon fils. Je ne savais pas que c'était des policiers", a raconté la mère. Comme son mari, elle a nié avoir porté le moindre coup. En béquilles à la barre, les deux policiers, qui se sont vu reconnaître 30 et 21 jours d'ITT, ont assuré avoir crié "police" à plusieurs reprises dans l'immeuble.
Celui qui poursuivait le jeune homme a raconté l'avoir ceinturé au sol pour l'empêcher de rentrer dans l'appartement. Alors, dit-il, les autres membres de la famille ont ouvert la porte et se sont mis à lui asséner des coups de poings et de pieds, avant d'essayer de le traîner à l'intérieur du logement. Son collègue, qui tentait de maîtriser le deuxième jeune sur le même palier, est intervenu en bloquant la porte avec son pied. La famille a alors claqué la porte "en prenant son élan" pour repousser les deux policiers. L'un des deux fonctionnaires, qui a reçu des coups au niveau du pied, souffre de deux entorses. "C'est moi seul qui ai porté des coups", a assuré le jeune homme. Le procureur, qui avait demandé six mois de prison ferme pour lui et six mois avec sursis pour les parents, a dénoncé les "mensonges" de la famille.