Ce mercredi, Walid Regragui entraînera le Maroc pour le compte de la demi-finale de la Coupe du Monde. Le natif de Corbeil-Essonnes mènera ses troupes face à la France pour la première apparition d'un pays africain dans le dernier carré du Mondial. Une fierté pour ceux qui le connaissent depuis ses débuts dans le football comme un leader sur le terrain et en dehors.
"Il a toujours aimé donner de la voix sur le terrain.", se souvient Azdine Ouis, ami d'enfance de Walid Regragui, entraîneur du Maroc. Ouis jouait au football dans le quartier Montconseil de Corbeil-Essonnes dans les années 1990. Il a grandi avec celui qui disputera la première demi-finale de Coupe du Monde d'une équipe africaine.
"C'était notre meneur de jeu, un vrai leader sur le terrain, mais aussi en dehors. Il galvanisait ses coéquipiers et nous remontait le moral même quand on perdait", se rappelle celui qui a également joué quelques matchs avec lui en club à l'AS Corbeil-Essonne.
"Quelqu'un d'altruiste"
Azdine Ouis raconte que l'impact des paroles de son ami de toujours allait bien au-delà du terrain de football. "On a grandi à une époque où certains quartiers de Corbeil faisaient partie des plus défavorisés de France. Lorsque le maire passait dans notre quartier, Walid nous encourageait à aller le voir pour parler de nos idées afin de rassembler la jeunesse", explique le responsable associatif.
C'est d'ailleurs grâce à ces échanges entre Serge Dassault, maire de Corbeil entre 1995 et 2009, et les jeunes des différents quartiers que sont créées les premières maisons de quartiers de la ville essonnienne.
"Cela représente bien Walid. Quelqu'un d'altruiste qui privilégie toujours l'intérêt général avant de penser au sien", insiste Azdine Ouis. Son ami d'enfance qui a grandi dans le même bâtiment que lui se remémore également sa faculté de rassembler les différents quartiers. "Ils nous a encouragés à aller jouer avec les jeunes du quartier des Tarterêts. On avait peur d'y aller parce que c'était une cité rivale. Walid nous disait qu'on ne devait pas les craindre et a décidé d'organiser un tournoi entre nos deux cités."
"C'est un meneur d'hommes"
Un altruisme à toute épreuve qu'il a su transmettre sur le terrain. "Ses coéquipiers l'écoutaient, car il connaît le foot et il fait preuve de pédagogie lorsqu'il vous parle", se rappelle Bernard Caseiro, entraîneur des cadets de l'AS Corbeil. Il se souvient que le jeune Walid "était déjà un leader sur le terrain. C'était mon relais sur la pelouse. Même lorsqu'il perdait 2 - 0, il convainquait ses coéquipiers qu'ils pouvaient l'emporter", confie-t-il.
Des qualités de meneur d'hommes qu'il conserve en tant qu'entraîneur selon son ancien coéquipier et ami Georges Coloenette. "C'est un fin connaisseur du jeu qui est capable de vous dire les choses franchement. Il est capable de faire croire à ses joueurs qu'ils peuvent gagner tous les matchs pour les galvaniser et ça marche, car il a réussi partout où il est passé".
C'est d'ailleurs grâce à sa capacité de persuasion qu'il convainc son ami de passer ses propres diplômes d'entraîneur. "Il m'a dit qu'il fallait qu'on le fasse pour entraîner de la façon dont nous aurions voulu être entraînés. Avec humanité, mais sans langue de bois."
Pour l'avenir, ses proches le voient atteindre de nouveaux sommets dans le football. "On est tous très fiers de ce qu'il fait. Après la Coupe du Monde, son objectif est de remporter la Coupe d'Afrique des Nations en 2023", estime Azdine Ouis. Son ami d'enfance rêve de le voir un jour entraîner un grand club. "Le voir entraîner le PSG serait énorme", sourit-il.
