Invitée de Samedi Politique ce 6 février, Eva Sas, députée EELV de l'Essonne souhaite que Nicolas Hulot participe à la primaire présidentielle à gauche. Une primaire qui doit être issue du mouvement citoyen. Elle a également redit son opposition à la révision constitutionnelle.
"Nicolas est le bienvenu dans cette aventure".
Hulot, candidat de l'écologie
Invitée de Samedi Politique sur France 3 Ile-de-France, Eva Sas souhaite que Nicolas Hulot participe à une éventuelle primaire de la gauche pour la présidentielle de 2017. "Nicolas Hulot est le candidat qui incarne le mieux l'écologie", explique la députée EELV de l'Essonne. "Il est extrêmement souhaitable qu'il participe à cette primaire et qu'il participe à cette aventure présidentielle d'une façon ou d'une autre. On a besoinde gens qui dépassent les partis et les clivages partisans", poursuit-elle. Une hypothèse que pour l'instant Nicolas Hulot exclut. La primaire, pas la présidentielle.
Eva Sas salue la décision de Nicolas Hulot de refuser d'entrer au gouvernement. "C'est tout à son honneur", juge-t-elle. "Il a très bien compris que c'était une forme de récupération politique et qu'en 15 mois il n'avait pas le temps de mettre en oeuvre des politiques publiques en faveur de l'écologie", ajoute-t-elle. "Il n'est pas comme d'autres. Il est peu sensible aux ors de la République et aux maroquins", glisse-t-elle à destination d'éventuels membres de son parti qui voudraient franchir le pas.
Primaire à gauche mais citoyenne
Un soutien nouveau car en 2011, Eva Sas avait voté pour Eva Joly (solidarité patronymique ?) lors de la primaire qui l'avait départagée de l'animateur d'Ushuaia. Un soutien qu'elle explique par la philosophie même de la primaire. "Cette primaire n'aurait aucun intérêt si elle n'est pas issue de la société civile. On ne répondra pas au défi démocratique par une recomposition des partis ou de partie de partis. Là on serait complètement à côté de la plaque", juge Mme Sas. "S'il y a un mouvement qui naît, ce sera un mouvement issu de la société civile et il faut que cela soit un nouveau mouvement", complète-t-elle.
Une primaire à gauche, conçue comme une "réponse à cette défiance envers la classe politique et les partis". "On a besoin d'un débat d'idée et de rassembler. La solution, c'est la primaire. Je ne dis pas que c'est toute la réponse à la grave crise démocratique en face de nous mais c'est une partie de la réponse", conclut-elle sur ce point.
Et s'il n'y avait pas de primaire, Nicolas Hulot peut-il être le candidat d'EELV plutôt que Cécile Duflot ? "Aujourd'hui, Nicolas serait un bon candidat. Nous sommes tous d'accord là-dessus. Il rassemble l'ensemble des écologistes. Il incarne un projet de civilisation", répond-elle
Recomposition politique à l'Assemblée
En colloque à Bordeaux, Eva Sas n'a pas assisté à la première journée de débat à l'Assemblée nationale sur le projet de loi de révision constitutionnelle. Elle votera contre mercredi prochain.
Le projet va-t-il passer ? "C'est la grande incertitude, c'est très incertain", explique-t-elle. Mais elle ne voit pas en une éventuelle alliance des opposants (gauche et droite) au texte un signe de la recomposition du paysage politique. "Ce qui nous réunit c'est de penser que cette réforme est inefficace. Là ça dépasse les clivages partisans. Nous ne souhaitons pas qu'il y ait une opération de communication qui touche à la Constitution, notre texte fondamental", commente Eva Sas.
"La question de la recomposition, elle est posée, elle est absolument nécessaire, mais elle ne se fera pas sur la base de ce débat là", conclut-elle.
Samedi Politique avec Eva Sas