Plusieurs associations d’aide aux migrants ont déposé plainte ce vendredi contre les préfets de police de plusieurs départements suite aux violentes évacuations de camps de réfugiés à Paris et à Saint-Denis en novembre dernier.
À l’initiative des associations Utopia 56 et Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs, 34 signataires parmi lesquels des exilés, des bénévoles et des élus ont déposé plainte contre le Préfet de Police de Paris Didier Lallement, le préfet de police de Seine-Saint-Denis Georges-François Leclerc et Marc Guillaume, le préfet d’Île-de-France pour des chefs d’accusation qui incluent entre autres, "complicité de violences volontaires et complicité de destruction et de dégradation d’un bien appartenant à autrui" .
Le collectif a également déposé plainte contre X pour "violence volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique" en plus des mêmes chefs qui composent la plainte contre les préfets. Yann Manzi, co-fondateur de Utopia 56, explique la plainte en notant qu’elle est la "dénonciation de l’instrumentalisation des politiques de harcèlement des populations de migrants au sommet de l’Etat" . Les faits qui sont reprochés aux préfets par le collectif se sont déroulé les 17 et 23 novembre derniers.
Ce matin, au côté de 33 plaigants, nous déposons plusieurs plaintes contre les préfets Didier Lallement, Georges-Francois Leclerc, Marc Guillaume, pour complicité de violences volontaires et dégradations
— Utopia 56 (@Utopia_56) May 7, 2021
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Des évacuations violentes
Le 17 novembre dernier, une évacuation particulièrement violente d’un camp de migrant a eu lieu à Saint-Denis de la part des Forces de l’Ordre. Les exilés se sont vus gazés à plusieurs reprises par des gaz lacrymogènes et les policiers ont aussi chargé la foule laissant un migrant inconscient et nécessitant l’intervention du SAMU sur place.
À la suite de ce rassemblement et face à "l’inaction des pouvoirs publics pour créer de nouvelles places d’hébergements" d'après le communiqué d’Utopia 56. Un rassemblement pacifique avait été organisé le 23 novembre Place de la République à l’initiative de plusieurs associations d’aide aux migrants. Les policiers sont intervenus une heure après l’installation des tentes. Le communiqué relatif au dépôt de plainte pointe du doigt une répression et une opération de maintien de l’ordre lors de laquelle "des tentes ont été secouées et démontées alors que des gens se trouvaient à l’intérieur, même occupées elles ont été piétinées, déchirées et abimées" .
Si les plaintes déposées ce jeudi font état de la répression subit par les migrants et les associations qui les défendent, Yann Manzi dénonce avant tout un sytème "de harcèlement permanent contre les migrants que l’état et dont les préfets contre lesquels nous portons plainte ne sont que les dépositaires de l'autorité de l'Etat armé" . En outre, il tient à préciser que les individus coupables des violences ne sont pas la cible de la plainte, mais que "c’est contre tout ce système d’instrumentalisation et de répression violente que nous portons plainte" et de poursuivre "Dans un pays qui se veut le pays des droits de l’homme, les Force de l’Ordre usent de stratégie qui violent les droits fondamentaux des personnes et les accords internationaux que la France a signé."