Extrême-droite : les "Zouaves Paris" devant la justice après l’attaque du Saint-Sauveur

Cinq membres présumés des "Zouaves Paris" doivent comparaître ce vendredi pour l’attaque du Saint Sauveur, bar emblématique de la mouvance antifa situé dans le XXe arrondissement. Qui se cache derrière ce groupuscule violent d’extrême-droite ?

Le procès, qui devait initialement s’ouvrir le 15 janvier dernier devant le tribunal correctionnel, avait été renvoyé. Cinq membres présumés des "Zouaves Paris" doivent comparaître ce vendredi 12 novembre. Les faits remontent au 4 juin 2020. Le Saint Sauveur, un bar de Ménilmontant emblématique de la mouvance libertaire parisienne, est alors ciblé par une quinzaine d'individus.

"Certains étaient cagoulés, d'autres avaient le visage découvert", raconte un habitant du quartier de Ménilmontant, sous couvert d’anonymat. "Ils ne devaient pas avoir la trentaine, se souvient-il. Le temps qu’on réalise, ils étaient déjà là, en train de gazer les gens à l’intérieur du bar, à l’extérieur sur la terrasse..." Mais les habitants ne se laissent pas faire, et poursuivent les assaillants dans les rues.

Les Zouaves, c’est un groupe d’activistes de rue, violents à chaque fois qu’ils le peuvent

Jean-Yves Camus, politologue et spécialiste de l’extrême droite

L’attaque a ensuite été revendiquée par les "Zouaves Paris". Jean-Yves Camus, politologue et spécialiste de l’extrême droite, décrit ce groupuscule nationaliste : "Les Zouaves, c’est un groupe d’activistes de rue, violents à chaque fois qu’ils le peuvent, et dont le profil est d’abord d’être jeune et puis d’agglomérer des gens d’extraction bourgeoise et des individus qui appartiennent à des couches de la société avec un capital culturel beaucoup plus faible."

Des militants surveillés par les services de renseignement

Marc de Cacqueray-Valmenier, le chef présumé des Zouaves, est issu d’une famille de catholiques traditionalistes. Placé sous contrôle judiciaire, il aurait pourtant rejoint brièvement le front arménien au Haut-Karabagh, au cours de la guerre survenue en 2020.

Le groupuscule des "Zouaves Paris" est un héritier du GUD (Groupe Union Défense) et du Bastion social. Ses militants, surveillés par les services de renseignement, se sont illustrés dans plusieurs actes violents, notamment lors du mouvement des gilets jaunes.

"Les grandes manifestations revendicatives ont lieu principalement à Paris, explique Jean-Yves Camus. Il y a eu les manifestations contre le mariage pour tous, puis les gilets jaunes, et ensuite les manifestations contre le pass sanitaire, qui là aussi ont constitué une sorte d’aimant." De quoi "attirer à peu près toute la faune d’ultra droite sur la capitale" selon le politologue.

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