La surpopulation carcérale a atteint un nouveau record cet été. Les surveillants de prison dénoncent la violence, les agressions dont ils sont l'objet. Le ministre de la justice, Jean-Jacques Urvoas, en visite à la prison de Fresnes présente un rapport sur l'encellulement individuel.
« A Fresnes, depuis le début de l'année, on compte 158 agressions physiques. Il y a eu 4000 agressions dans les prisons de France l'année dernière.»
.@JJUrvoas "A Fresnes, depuis le début de l'année : 158 agressions physiques. 4000 agressions dans les #prisons de France l'an dernière"
— France Inter (@franceinter) 20 septembre 2016
Interrogé ce matin sur France-Inter, à l'occasion de sa visite à la prison de Fresnes, le ministre de la justice, Jean-Jacques Urvoas a voulu montrer qu'il a parfaitement entendu le message que les personnels pénitentiaires envoient au pays depuis plusieurs mois. « Les surveillants nous disent : vous ne faites pas assez. Ils ont raison » ajoute le ministre.
Hier, lundi 19 septembre, les personnels de la prison d'Osny manifestaient leur désarroi mais aussi leur peur, après l'agression d'un des leurs par un détenu radicalisé. Ils ne sont pas les seuls à alerter : un peu partout, les organisations syndicales attirent l'attention sur les agressions et les actes de violence des détenus à l'encontre des surveillants.
Le problème des détenus radicalisés
De violence, il a été largement question dans l'entretien que le ministre a eu sur France-Inter. De violence, mais aussi de radicalisation des détenus. Car les personnels pénitentiaires insistent sur le fait qu'à leurs yeux, les deux choses sont liées. Au point que nombre d'entre eux réclament la fermeture des unités de déradicalisation mises en place dans certaines prisons françaises. .@JJUrvoas "Dans les 186 établissements en France, il y a 1500 détenus considérés comme radicalisés" #prison #RapportUrvoas
— France Inter (@franceinter) 20 septembre 2016
A la place de ces unités de déradicalisations intégrées dans les prisons, les surveillants réclament des centres spécialisés, des sortes de prisons pour détenus radicalisés. Mais Jean-Jacques Urvoas ne partage pas cette analyse et répond qu'il n'est pas question pour lui de fermer ces unités. Il invoque le fait que ces unités sont des expérimentations et qu'il est nécessaire de passer par ces expérimentations pour chercher des pistes d'action face à ce phénomène de radicalisation.
Sur la question des centres spécialisés, il en repousse l'idée en arguant du fait dit-il que " les regroupements de tels détenus sont des bombes à retardement.". Le ministre indique qu'il veut créer des unités de déradicalisation dans 27 établissements en France.