Coronavirus – Patrick Devedjian, président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, est décédé

Patrick Devedjian avait été diagnostiqué positif au Covid-19 et placé en observation dans un hôpital des Hauts-de-Seine mercredi 25 mars. Il était âgé de 75 ans.

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Le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine et ancien ministre sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, Patrick Devedjian (LR), est décédé dans la nuit de samedi à dimanche des suites du coronavirus, a annoncé à l'AFP son service de presse.

Diagnostiqué positif au Covid-19, l'homme politique de 75 ans avait été placé en observation mercredi dans un hôpital du département, à celui d'Anthony, précise Le Parisien.

Il avait annoncé sur Twitter être atteint du virus et se voulait rassurant jeudi dernier. "Je suis touché par l'épidémie, donc à même de témoigner directement du travail exceptionnel des médecins et de tous les personnels soignants. Fatigué mais stabilisé grâce à eux, je remonte la pente et leur adresse un très grand merci pour leur aide constante à tous les malades."​

Figure importante du département

Patrick Devedjian était engagé depuis longtemps dans le département des Hauts-de-Seine. Il a été élu trois fois à la tête du département qu'il dirige depuis 2007. Il déclare en 2008 vouloir nettoyer "les écuries d'Augias" des Hauts-de-Seine, département à la réputation sulfureuse dont il a pris la tête en remplacement de Nicolas Sarkozy, et où il se voit reprocher dans sa majorité une gestion autoritaire.

"Je suis le premier sarkozyste du gouvernement", se décrivait M. Devedjian lorsqu'il était ministre délégué à l'Industrie, en 2005 dans le très chiraquien gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Pourtant, après avoir été évincé du gouvernement en mai 2005, ce libéral essuie une autre déception. Avec l'accession de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, il ne fait pas partie du gouvernement Fillon, ouvert aux centristes et à la gauche. Il entre au gouvernement un an plus tard, en tant que ministre chargé de la Mise en œuvre du plan de relance de 2008 à 2010.

Maire d'Anthony pendant 18 ans et député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine de 1986 à 2017 (avec une interruption de 2002 à 2005), il présida également l'Établissement public d'aménagement du quartier d'affaires de La Défense (Epad) de 2007 à 2009. Il s'opposa alors à Nicolas Sarkozy, président de la République, qui tenta, en vain, d'imposer à sa tête son fils Jean, 23 ans, alors que M. Devedjian devait laisser la place, atteint par la limite d'âge (65 ans). La polémique passée, il œuvra à la création de l'Établissement public Paris-La Défense, dont il prit la présidence en janvier 2018.

L'un de ses grands projets était le rapprochement entre les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine. Un établissement public de coopération interdépartementale avait été d'ailleurs créé en 2016. "Il s’agit de prendre notre avenir en main. Il s’agit aussi d’apporter un vrai contrepoids à une menace bien réelle. Le Gouvernement a annoncé, je vous le rappelle, la disparition des départements de la petite couronne pour 2020", avait-il détaillé à l'époque.
 

Engagement pour l'Arménie

Né le 26 août 1944 à Fontainebleau (Seine-et-Marne), Patrick Devedjian est le fils d'un réfugié arménien arrivé en France en 1919.

Anticommuniste résolu, il a milité à Occident (extrême droite) entre 1963 et 1966. "Je ne me suis jamais caché de mon passé", expliquait-il en 2005 au Monde. "J'étais d'origine arménienne et c'était aussi une façon, pour moi, de me sentir français".

Dans un communiqué, le conseil départemental des Hauts-de-Seine, a rappelé qu'il était "Fier de ses origines arméniennes, il n'a cessé de combattre pour la reconnaissance du génocide et pour le développement de l'Arménie d'aujourd'hui". En 2016, il avait menée une délégation dans le pays du Caucase "pour suivre l'évolution d'un programme de développement agropastoral et renouveler une convention de coopération décentralisée avec la région du Tavouch" et "inaugurer l'extension d'une fromagerie et visiter deux microfermes", rapportait Le Parisien qui expliquait que le département avait investi 4,2 millions d'euros dans le pays​​​​​ depuis 2008.
 

De nombreux hommages

De nombreuses personnalités politiques ont adressé des messages en hommage à Patrick Devedjian. En premier lieu, l'ancien président Nicolas Sarkozy.

Ce dernier a salué "un homme passionné, entier, sincère, engagé". Et d'ajouter : "Il incarnait la politique comme je l’aime, avec des sentiments, des convictions, du panache. Je suis fier de l’avoir eu à mes côtés. Je veux dire à ses proches ma vive émotion et ma tristesse infinie". François Fillon, Premier ministre à l'époque et d'anciens ministres sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy ont également salué sa mémoire. "Nous ne pourrons pas nous tenir aux côtés des siens pour lui rendre l'hommage qu'il mérite", a regretté l'ex-Premier ministre qui garde en mémoire "les images de son visage souriant, de ses formules tranchantes, de son humour acide, de son intelligence, de sa culture".Rachida Dati, candidate (LR) à la mairie de Paris a exprimé sa "très grande tristesse", un "esprit brillant, élu dévoué à son territoire, empathique et doté d'un grand sens de l'État". Xavier Bertrand a lui retenu son ancrage local : "A sa ville d’Antony et à son département des Hauts-de-Seine, il aura toujours voulu donner un temps d’avance", comme le président du Sénat, Gérard Larcher (LR) : "Homme courageux et totalement dévoué à sa ville d'Antony et aux Hauts-de-Seine". Plusieurs personnalités politiques opposées son parti se sont aussi exprimées. C'est le cas de la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) qui a adressé ses "condoléances à son épouse et à sa famille. Je pense à nos amis Arméniens qui perdent aujourd'hui un de leurs frères". Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a lui évoqué sa "grande émotion à l'annonce du décès de Patrick Devedjian, ancien ministre, président des Hauts-de-Seine, républicain engagé, esprit libre". L'ancien maire de Paris, Jean Tiberi, retient lui "un homme de conviction", "un esprit libre, passionné, fidèle à ses convictions". "Il était respecté par tous", a-t-il affirmé sur France 3 Paris Ile-de-France.
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