Les 20 et 27 juin prochains, les habitants des Hauts-de-Seine seront appelés aux urnes pour élire leur président du conseil départemental. Un débat entre les candidats était organisé le 14 juin prochain sur France 3 Paris Île-de-France.
Troisième département le plus peuplé d’Île-de-France après Paris et la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine éliront les 20 et 27 juin prochains le président du conseil départemental. 126 binômes se présentent à ce scrutin, répartis parmi les 23 cantons du département. En tout, le conseil départemental alto-séquanais compte 46 sièges. Le siège de Président du conseil départemental est occupé depuis le 25 mai 2020 par Georges Siffredi (LR). L’ancien maire de Châtenay-Malabry avait remplacé Patrick Devedjian, après le décès de ce dernier le 28 mars 2020 des suites de la Covid à l'âge de 75 ans. L’ancien Ministre sous la présidence de Jacques Chirac avait occupée ce poste pendant 12 ans.
Durant le débat, les candidats ont été interrogés sur trois grands thèmes et sur leurs projets pour répondre aux problématiques majeurs du département ainsi qu'aux questions des alto-séquanais.
REPLAY. Revoyez le débat avant le premier tour des élections départementales dans les Hauts-de-Seine
Projet de fusion Hauts-de-Seine/Yvelines
Concernant le projet de fusion en cours entre les Hauts-de-Seine et les Yvelines, le président sortant George Siffredi (LR) défend la politique de la majorité en expliquant "qu'il y a un intéret à continuer la mutualisation entre les deux départements" et que celle-ci n'entachait pas "la réorganisation des services sociaux dans les Hauts-de-Seine.
L'élue LREM Bénedicte Pételle s'est dite, au nom de tout son groupement politique opposée au projet de mutualisation et estime que celle-ci à amener le département à "faire des économies sur des services de proximité essentiels pour les habitants."
Le représentant de la formation politique Front de Gauche et Citoyens, Patrick Jarry estime que la fusion est un "immense scandale" entrepris par la majorité départementale. Il explique, en outre que la coopération entre les départements franciliens est une hypothèse viable pour répondre à certaines compétences du département comme l'assainissement.
La problématique de l'excédent budgétaire du département
Le département des Hauts-de-Seine a présenté un excédent budgétaire de 560 millions d'euros en 2020. Un chiffre que Patrick Jarry a dénoncé en pointant du doigt une "politique d'économies systématiques sur les services sociaux depuis 2015". Le maire de Nanterre a également estimé que le président sortant avait durant son mandat délaissé les quartiers populaires du département A cela, George Siffredi, représentant de la majorité départementale a rétorqué qu'en cas de réélection, son groupe continuerait "à développer les Quartiers d'Avenir et consacrerait une enveloppe de 150 millions d'euros à la rénovation des quartiers ANRU", appellation qui regroupe des quartiers anciens et dégradés.
De son côté, Bénedicte Pételle a jugé l'excédent "choquant" et a souligné que si elle venait à être élue, elle concentrerai les investissements du département dans l'aide aux entrepreneurs et la réinsertion professionnelle. La candidate à Colombes a également évoqué la mise en place d'une "culture vélo" dans le département à travers notamment la multiplication des pistes cyclables et la mise en place d'un "chèque vélo" pour les 15-25 ans.
Quels projets pour le quartier de la Défense ?
En ce qui concerne l'aménagement du quartier de la Défense, le président sortant a souligné le travail de végétalisation et de mise en place de services sociaux de la part de la majorité. Il a annoncé qu'en cas de réélection, un travail serait entrepris pour réfléchir à une façon de construire différemment et plus durablement dans le quartier.
Patrick Jarry a lui insister sur le fait qu'il souhaitait "réinscrire le quartier de la Défense dans la Métropole et dans l'intercommunalité du département". Pour ce faire, l'ancien membre du PCF entend mener une réflexion et des projets visant à "donner une vie sociale à ce quartier d'affaires".
Bénédicte Pételle entreprend, elle, une réflexion sur les problématiques sécuritaires liées au quartier de la Défense à travers "un renforcement de la sécurité autour et au cœur du quartier. "
Un département historiquement à droite
Depuis sa création en 1968, le département se place à droite sur l’échiquier politique. Successivement, le RPR, l’UMP puis plus récemment Les Républicains ont brigué la plupart des mandats à la tête du 92. Outre Patrick Devedjian, d’autres grandes figures de la droite française ont brigué le mandat de président du département. D’abord l’ancien ministre de l'Intérieur sous François Mitterrand et député européen, Charles Pasqua qui a dirigé le département pendant 17 ans au cours de deux mandats différents.
Puis l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy de 2004 à 2007. Malgré cette omniprésence historique de la droite, certains cantons, comme celui de Gennevilliers, constituent des bastions de gauche importants. La liste « Communiste et Citoyen » compte six sièges au conseil départemental depuis 2015.
A Boulogne-Billancourt, deux candidats à leurs propres successions
Dans les deux cantons de Boulogne-Billancourt, deux des quatre membres actuels du Conseil départemental sont candidats à leur propre réélection. Ainsi, dans la deuxième ville la plus peuplée d’Île-de-France, Pierre-Christophe Baguet (LR) pour le premier canton et Grégoire de la Roncière (Divers Centre) pour le canton Boulogne 2 tenteront de briguer un second mandat.
Des projets d’urbanisation et de renouvellement de sites sportifs
Parmi les grands projets du département dans les prochaines années, figure la rénovation de plusieurs voies urbaines. L’un des objectifs du département étant de végétaliser les berges de Seine qui longent son territoire. Les projets de rénovation de sites sportifs sont eux aussi l’un des enjeux majeurs des prochaines années avec l’horizon des Jeux Olympiques de Paris 2024. Ainsi, le département a entrepris, entre autres un chantier de rénovation du Stade Yves-Du-Manoir de Colombes à hauteur de 80 millions d’euros afin que l’enceinte historique puisse accueillir les épreuves de hockey sur gazon des JO 2024.
La majorité départementale part favorite
George Siffredi et son binôme Nathalie Léandri, actuellement vice-présidente du département sont candidats à leur propre succession. Le membre des Républicains entend s’attaquer s’il est élu au chantier que représente la relance économique à la suite de la crise de la Covid-19. L’élu LR bénéficie en outre du soutien des plusieurs maires du canton qui regroupe les communes de Châtenay-Malabry, Sceaux et le Plessis-Robinson.
Le membre des Républicains entend poursuivre ses projets d’accompagnement de la population dans la sortie de crise ainsi que de poursuivre les projets culturels comme le démarrage des travaux du Musée Grand-Siècle et l’ouverture de la Cité des Métiers d’Art en 2022 et l’aménagement du territoire à travers le développement des Quartiers d’Avenir. "Nous avons mené, depuis notre arrivée, une politique d'accompagnement que nous souhaitons poursuivre sur les années qui viennent" assure t-on du côté de l'équipe du président sortant.
La gauche veut se maintenir
Dans ce département acquis à la droit, la gauche a remporté quatre cantons en 2015. Les 20 et 27 juin c'est une gauche plurielle qui se présente aux électeurs, avec des candidats socialistes, écologistes, une union de la gauche et une union de la gauche et des écologistes, présents dans chacun des 23 cantons.
A Asnières, Courbevoie-1 et Courbevoie-2, trois binômes socialistes sont en lice. A Asnières le duo Miléna Eskenazi / Féliciano Gomez pourrait se retrouver au second tour. A Châtillon, la gauche pourrait l'emporter, la ville ayant été prise par Nadège Azzaz (DVG) lors des dernières municipales. Dans le canton de Montrouge, trois binômes de gauche se présentent pour conserver le siège acquis par Catherine Picard et Joaquim Timoteo en 2015. Ce dernier se présente à sa propre succéssion avec Dominique Trichet-Allaire.
Le Parti Communiste détient au conseil départemental trois de ses fiefs historiques dans le 92. À Gennevilliers d’abord, le PCF est actuellement représenté par Elsa Faucillon et Gabriel Massou. Pour les prochaines élections, ce sont Dennis Datchary et Nadia Mouaddine qui tenteront de conserver le siège pour les communistes.
Dans le canton Nanterre-1, Patrick Jarry, maire de la ville sous l'étiquette du groupe Front de Gauche et Citoyens et Laureen Genthon élue PCF, seront candidats à leur propre succesion. Même chose pour Pierre Ouzoulias qui tentera de rallier un second mandat à Bagneux. À noter qu’une liste écologiste est présentée dans chacun des cantons sauf dans celui d'Issy-les-Moulineaux. La majorité présidentielle est, elle absente de 10 cantons au total.
Parmi les positions de La République en Marche durant leur campagne se trouve une opposition à la fusion prévue par le conseil départemental actuel entre les Hauts-de-Seine et les Yvelines. Ainsi, la candidate LREM à la présidence du département, Bénedicte Pételle estime que celle-ci "éloigne les habitaints les habitants de services dont ils ont besoin".
Les participants au débat du 14 juin sur France 3 Paris Île-de-France
Dans le cadre de ces élections départementales, un dénat est organisé lundi 14 juin à 16 h sur France 3 Paris Île-de-France entre les différents chefs de file des partis.
Les participants étaient:
George Siffredi (LR), candidat dans le canton de Chatenay-Malabry
Bénedicte Pételle (LREM), candidate dans le canton de Colombes-1
Patrick Jarry (Groupe Front de Gauche et Citoyens), candidat dans le canton Nanterre-1