En vue du premier tour de l'élection présidentielle, cet hébergement social à destination des personnes souffrant de déficience intellectuelle organise un atelier avec ses résidents afin de les sensibiliser au scrutin à venir.

Au foyer Jean Jaurès, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), on prépare le premier tour de l’élection présidentielle. Cet hébergement social accueille des personnes handicapées et atteintes de déficience intellectuelle. Au programme de ce mardi 5 avril, un atelier de sensibilisation et des séances d’entraînement au vote. Une dizaine de résidents âgés de 30 et 64 ans vont y participer.

L’atelier est organisé par le foyer, et mené par deux éducateurs de l’établissement. Pour la présidentielle, "ils les sensibilisent aux élections, aux différents partis et leur projet, les candidats possibles, leurs propositions… Le tout sans prendre parti et utiliser le FALC (Facile à lire et à comprendre, ndlr), en utilisant des mots simples", explique Fabrice Aïd, chef de service au sein du foyer Jean Jaurès. "C’est une mission qui n’est pas simple pour les éducateurs (...) Expliquer ce que sont les élections, comprendre ce qu’on peut dire aux résidents et voir ce qu’ils en ont compris n’est pas simple. Ce n’est pas leur cœur de métier", ajoute-t-il.

Les éducateurs, qui suivent les résidents depuis plusieurs années, "évoquent aussi des sujets qui les intéressent davantage : l’approche de chaque candidat sur la question du handicap, l’insécurité, la visibilité du handicap…", indique le directeur de l'établissement.

Droit de vote

"Les dix électeurs ont reçu leur nouvelle carte. Et ils sont contents. On va leur présenter demain et ils la signeront officiellement. On va leur expliquer à quoi cela sert, même si certains connaissent déjà le principe", explique le directeur du foyer Jean-Jaurès. En effet, les participants de l’atelier n’en sont pas à leur tout premier scrutin. Ils ont déjà voté pour les élections régionales, l’année dernière. C’était alors une première pour eux. "Au début, on avait travaillé avec la Ligue de l’enseignement pour qu’ils votent aux municipales en 2020. Mais la Covid-19 est passé par là", précise le directeur.

Voter est une réelle force pour eux, même s’ils sont sous tutelle.

Fabrice Aïd

Jusqu’à l’adoption d’une loi de mars 2019, les personnes atteintes de handicap intellectuel et placées sous tutelle pouvaient ne pas disposer du droit de vote. C’était à l’appréciation du juge. "La loi du 23 mars 2019 a abrogé l’article du code électoral permettant au juge de priver les majeurs placés sous le régime de tutelle de pouvoir voter. Aujourd’hui, sous tutelle, ils peuvent avoir le droit de vote. D’où le travail important que nous avons mené autour des questions de citoyenneté et surtout le droit de vote", explique Fabrice Aïd. "Voter est une réelle force pour eux, même s’ils sont sous tutelle", ajoute-t-il.

Les dix électeurs de l’atelier de demain voteront ainsi, accompagnés, dans le secret de l’isoloir ce dimanche pour le premier tour, mais aussi pour les législatives qui suivront en juin.

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