Pourquoi les Hauts-de-Seine ne financeront plus la carte Imagine'R des boursiers

Le Président du Conseil Général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, redoutable juriste, s'offre une petite joute politique comme il les affectionne en annonçant que le département ne financera plus la carte Imagine'R des collégiens, lycéens et étudiants boursiers des Hauts-de-Seine.

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Le département des Hauts-de-Seine a décidé de supprimer ses aides au financement du passe Imagin'R à plus de 2.000 collégiens boursiers dès le 30 juin 2016. Le montant total de cette aide s'élève à quelque 170.000 euros. Elle concerne 2.281 collégiens boursiers. Soit à peine une "micro-goutte d'eau" pour le département le plus riche de France, dont le budget dépasse les 2 milliards d'euros

En d'autres termes, la mesure annoncée n'est en aucun cas une mesure destinée à faire des économies pour le département. D'ailleurs Patrick Devedjian, le Président (LR) du département, ne la revendique pas comme telle.

Mais la décision scandalise la gauche et les écologistes franciliens qui dénoncent, à un mois des élections régionales, un "choix politique délibéré", une "décision anti-sociale qui en dit long sur la conception de la droite en matière de politique sociale" (Pierre Serne.EELV). Or c'est exactement à cela que la décision était destinée : provoquer politiquement la gauche. Patrick Devedjian, vieux routier politique mais aussi juriste redoutable affectionne ces occasions de "passe d'armes" avec ses adversaires politiques.

Patrick Devedjian rétorque en effet que c'est la gauche qui a transféré la compétence des transports (qui était jusqu'alors du ressort du département) à la région, dans la loi dite loi Notre qui réorganise les compétences entre départements et région. Et de fait, il est exact que cette compétence des transports revient intégralement à la région désormais.

Ce qui permet à Patrick Devedjian, jamais à court d'humour, d'insister en disant qu'il ne fait que respecter la loi. « Je ne supprime pas la dépense, je la légalise dans le dispositif nouveau, je me mets dans le cadre de la loi » dit-il avec gourmandise ajoutant qu'il n'a plus le doit de financer cette part de la carte Imagin'R que payaient jusqu'alors les département. Il ajoute même : « A moins que le Premier ministre nous dise comme pour les impôts, on vous a envoyé des feuilles, mais ne les appliquez pas.»

Et en effet, c'est bien la proximité des élections régionales qui a poussé Patrick Devedjian à mettre cette décision en avant : à une mois de l'échéance, il n'allait pas se priver de cette petite démonstration juridico-politque amusante !

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