C'est une première en près de 40 ans. Le nom Balkany ne figure sur aucun bulletin à Levallois-Perret. Trois candidats se maintiennent au 2e tour : Agnès Pottier-Dumas (LUD), Arnaud De Courson (LDVD) et Lies Messatfa (LDVC). Les candidats ont débattu sur notre antenne.
Dernière ligne droite avant le deuxième tour des municipales, le 28 juin prochain. A deux semaines du vote, les trois candidats qui présentent une liste à Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine ont débattu sur l'antenne de France 3 Paris Île-de-France.
Singularité de ce scrutin, les électeurs de la commune ne pourront pas glisser un bulletin portant le nom "Balkany" dans l'urne. Une première depuis 1983. Les Levalloisiens auront le choix entre Agnès Pottier-Dumas (Union de la droite), Arnaud De Courson (Divers droites et LREM) et Lies Messatfa (Divers centre).
Ils participent au débat lundi 15 juin
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Agnès Pottier-Dumas avait été désignée par Patrick Balkany pour reprendre le flambeau, alors que lui et son épouse venaient d'être condamnés à une peine d'inéligibilité, cinq et quatre ans de prison et 100 000 € d'amende chacun pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et prise illégale d’intérêt. Mais une petite phrase prononcée lors du premier débat a mis le feu aux poudres: "Patrick comme Isabelle Balkany n'auront demain aucun rôle à la mairie de Levallois, aucun rôle au sein d'aucun service de la ville ni dans aucun de ses satellites".
Une phrase qui a semble-t-il fortement déplu à Patrick Balkany qui aurait sommé son ancienne directrice de cabinet de signer une lettre assurant un poste à lui et sa femme dans une société immobilière gérée par la ville selon Marianne. Une lettre qu'elle aurait refusé de signer.
► Le débat à revoir ci-dessous.
Face à elle sur notre plateau, Arnaud de Courson est lui l'opposant historique aux Balkany. Et cette fois, fort de son score au premier tour (20,79%) et d'une alliance avec Maud Bregeon (LREM), il pourrait bien ravir la mairie.
Enfin, le dernier candidat, Lies Messatfa (14,24% au premier tour), est un nouveau venu dans le paysage politique de la ville. Celui qui affiche être "né à Levallois" est un ancien quadruple champion de France de Tennis de table.
Guerre d'héritage
Depuis qu'Agnès Pottier-Dumas a ouvertement refusé d'accorder un poste aux époux Balkany si elle venait à être élue, c'est la guerre ouverte. "C’est aujourd’hui l’anniversaire d’Agnès Pottier-Dumas, je propose que nous nous cotisions pour lui offrir un aller simple pour Oulan-Bator la très belle capitale de la Mongolie où je suis certain qu’elle se plaira énormément", avait écrit Patrick Balkany sur sa page Facebook selon une capture rapportée par le HuffingtonPost.
Le couple tente désormais de déstabiliser leur ancienne protégée en lançant notamment des invitations à déjeuner aux autres candidats déclarés, Lies Messatfa (LDVC) et Arnaud de Courson (LDVD) qui a fait alliance pour ce second tour avec Maud Bregeon (LREM). La candidate issue du parti présidentiel, est la seule, à avoir décliné l'invitation.
Un geste calculé pour tenter d'éliminer celle qui avait travaillé dix ans aux côtés de Patrick, comme attachée parlementaire et directrice de cabinet. La volonté affichée était de créer une liste commune entre les trois candidats présents au second tour pour faire battre Agnès Pottier-Dumas comme le résumait très clairement Isabelle Balkany selon Le Point : "Il est clair que s'il y a un rassemblement des quatre autres candidats, cette liste représentera 70 % des votes des Levalloisiens au premier tour et quel que soit son leader, elle comprendra des élus de valeur qui feront d'excellents élus."
Que faire de l'énorme dette ?
Le ou la future maire devra gérer un dossier important : la faramineuse dette de la commune. Avec 5400 € d'endettement par habitant c'est la ville la plus endettée de France.
"On a déjà pris contact avec un certain nombre de banques pour savoir si l'on peut renégocier la dette", affirmait ainsi Arnaud de Courson (DVD) lors du premier débat début mars. Il a promis de ne pas augmenter les impôts.
Son rival, Lies Messatfa (Mouvement Radical-Génération Écologie), a lui promis de "remettre de la transparence dans les comptes de la ville" et lui aussi, de ne pas augmenter les impôts locaux voire de les diminuer.
Refusant l'appellation de "ville la plus endettée de France", Agnès Pottier-Dumas reconnaissait que "Levallois s'est beaucoup endettée parce que Levallois a beaucoup investi" et d'ajouter : "on a diminué cette dette de 53% entre 2012 et 2018".
Résultats du premier tour
Autre enjeu pour Levallois-Perret et ses 65 000 habitants (dont 43 500 électeurs), la participation. Le 15 mars dernier le taux d'abstention avait atteint les 55,21% (la moyenne nationale est de 55,34%). La ville fait partie des 14 communes (sur 36 que compte le département) à n'avoir pas élu son maire dès le premier tour.
Au premier tour, sept candidats s'étaient présentés :
Sylvie Ramond (LDVD) et Philippe Coste (LRN) avaient recueilli respectivement 6,19% et 1,72% des voix.
Surprise de ce second tour : Arnaud de Courson et Maud Bregeon se sont alliés pour présenter une liste commune (le premier étant tête de liste et la seconde en deuxième position). A eux deux, ils réunissent 35,8% des voix, de quoi inquiéter Agnès Pottier-Dumas qui était pourtant arrivée largement en tête de ce premier tour avec 34,6% des suffrages.
Enfin Lies Messatfa a décidé de maintenir sa liste avec ses 14,24%. Après ce ralliement, il a dénoncé "une alliance de circonstance", "un jeu de dupes" et souhaité maintenir sa candidature.
Quel que soit le résultat le 28 juin, une chose est certaine, la gauche sera la grande absente du futur conseil municipal. Le élus se comptaient sur les doigts d'une main lors de la précédente mandature. En 2020 il n'y en aura plus aucun.