VIDEO. Moustique tigre : des pièges installés dans des communes d'Île-de-France

La ville de Puteaux dans les Hauts-de-Seine expérimente pendant deux ans des pièges à moustiques. Objectif : se doter d'un dispositif efficace pour lutter contre la prolifération de cet insecte et notamment du moustique tigre qui colonise aujourd'hui une très grande majorité de départements dont ceux d'Île-de-France.

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VIDEO. Moustique tigre : des pièges installés dans des communes d'Île-de-France - reportage de Julien Azoulai et ©France 3 PIDF

Elles ont l'apparence de grosses boîtes, de bornes hautes d'un mètre, munies d'une bouche d'aspiration. Ce sont en réalité, des pièges à moustiques. 7 bornes de ce type ont été dispersées dernièrement dans les jardins de la Folie et le Jardin d’Eden de l’écoquartier des Bergères à Puteaux dans les Hauts-de-Seine. Ce dispositif de démoustication, installé à titre expérimental, dans cette commune, est censé protéger les habitants de piqûres de moustiques et bien sûr des moustiques tigre.

"On a créé tout un nouvel écoquartier, celui des Bergères, explique Thomas Devos, directeur des espaces verts à Puteaux. C'est un espace ou il y a beaucoup de zones d'eaux et de terrasses. On sait que potentiellement, ce sont des zones où le moustique peut pondre et il y peut en avoir beaucoup."

La commune de Puteaux se donne deux ans pour évaluer ce dispositif relativement onéreux, entre 1200 et 1400 euros la borne, selon Thomas Devos. "Si ça marche, pourquoi ne pas acheter d'autres pièges à moustique", explique-t-il. Le directeur des espaces verts justifie également l'existence de ce dispositif expérimental à Puteaux en raison des "effets du réchauffement climatique". En Île-de-France, "on commence à avoir les mêmes conditions climatiques que dans le sud de la France", observe-t-il.

Le dispositif constitué de bornes, installé dans cette commune des Hauts-de-Seine, a été conçu par une start-up Qista, installée à Arles dans le sud de la France. " La borne reproduit la présence d'un d'être humain, explique Alexias Duarte de Qista. La borne expulse comme l'être humain du CO2 et l'odeur de l'être humain (...) Elle a un rayon d'action de 60 mètres et élimine 88 % des moustiques (... ) mais tout dépend des obstacles, des haies ou des bambous etc."

Le moustique tigre en ligne de mire 

Plusieurs communes d'Île-de-France se sont dotées ou sont en voie de se doter de ces bornes anti- moustique. Par exemple, selon Alexia Duart, responsable de la communication et du marketing de la start-up."Rungis dans le Val-de-Marne, la Garennes-Colombes dans les Hauts-de Seine ou encore Saint Michel-sur Orge dans l'Essone" sont intéressés.

Après le sud et le sud-ouest de l'hexagone, l'Île-de-France et sa forte densité urbaine représente doute un marché prometteur pour la start-up. Surtout quand certains moustiques traînent une très mauvaise réputation comme celle de l'Aedes albopictus, alias le moustique tigre, qui peut être vecteur de nombreuses maladies comme la dingue, le Zika et le chikungunya.

L'Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, explique la prolifération du moustique tigre : "Il est particulièrement résistant et adapté à l'environnement humain, le moustique tigre se développe préférentiellement dans des environnements périurbains ainsi que dans des zones urbaines très denses". 

L'aedes albopictus, originaire des forêts tropicales d'Asie du Sud-Est, est arrivé en France en 2004 à Menton dans les Alpes-Maritimes. "Il a colonisé aujourd’hui les deux tiers du territoire en métropole", précise Alexias Duarte de Qista.

Fin 2021, l’implantation du moustique tigre a été constatée et confirmée sur 3934 communes de métropole, selon les dernières données publiées par le ministère de la Santé. Aujourd’hui, tous les départements d'Île-de-France sont en vigilance rouge. Les réserves de l'Anses

La société Qista assure que la technologie de ses bornes a moustique a été "scientifiquement prouvée et breveté". L'Anses, de son côté, émet quelques réserves et se veut moins catégorique, plus prudente sur l'efficience de ces pièges à moustiques, qui sont de plus en plus utilisés dans l'espace public.

À ce sujet, l'Anses a publié, il y a deux ans, un rapport d'expertise sur l'efficacité des pièges utilisés contre les moustiques Aedes vecteurs d'arboviroses. Pour l'Agence sanitaire, les pièges doivent apporter la preuve de leur efficacité. "Les pièges ne constituent pas une solution miracle", explique l'Anses dans une de ses publications. "Pour être plus efficaces, ils doivent être utilisés en complément d'autres moyens de lutte, à commencer par le traitement du problème à la source et l'élimination des gîtes larvaires", ajoute-t-elle.

L'ARS, l'Agence régionale de santé, présente sur son site une carte de l'implantation du moustique tigre en région francilienne et met à la disposition des internautes un portail de signalement, en prodiguant également des conseils pour se protéger. France 3 Paris Île-de-France vous propose ci-dessous quelques-uns de ces conseils :

L'ARS précise sur son site que "les collectivités locales ont un rôle majeur dans la lutte contre les moustiques vecteurs de maladies", et publie même un guide conçu par des spécialistes du moustique destiné aux communes.  

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