Une cinquantaine d'établissements scolaires parisiens, principalement des collèges, ont été visés par de nouvelles menaces d'attentat transmises via les ENT (Espaces numériques de travail), et deux nouvelles enquêtes ont été ouvertes à Paris. Deux jeunes hommes ont été interpellés à Malakoff dans les Hauts-de-Seine, l'un d'eux a été mis hors de cause.
Deux jeunes hommes, deux frères, ont été interpellés à Malakoff a appris ce jeudi France 3 Paris Île-de-France. L'un des deux a été mis hors de cause. L'autre, âgé de 17 ans, est soupçonné d'être à l'origine de plusieurs messages de menaces d'attentats sur les Espaces numériques de travail (ENT) et de l'envoi d'une vidéo de décapitation. Placé en garde à vue, il doit être auditionné dans les prochaines heures.
"Ce matin, des établissements scolaires parisiens, majoritairement des collèges, ont été destinataires de messages d'alerte à la bombe suite à des usurpations de compte sur l'espace numérique", a indiqué la mairie de Paris dans un communiqué.
Elle a précisé que les cours avaient été suspendus dans ces établissements le temps des vérifications de sécurité.
Plus d'une cinquantaine d'établissements scolaires à Paris, essentiellement des collèges, ont été visés mercredi par de nouvelles menaces d'attentat transmises via les ENT (Espaces numériques de travail), et deux nouvelles enquêtes ont été ouvertes à Paris, ont indiqué mercredi les autorités.
Certains messages accompagnés d'une vidéo de décapitation
Dans un message transmis aux parents d'élèves parisiens mercredi après-midi, le rectorat a fait état de "plus d'une cinquantaine d'établissements de l'académie de Paris" ayant "reçu ce jour des messages d'alerte à la bombe". Plus tôt dans la journée, il avait indiqué qu'une "vingtaine d'écoles et d'établissements scolaires" avait été visée "la nuit dernière".
"Certains messages étaient accompagnés d'une vidéo d'une grande violence", a ajouté le rectorat dans son message aux parents, expliquant qu'"il a été décidé dès ce matin de la fermeture de la messagerie des élèves, de la suppression du message et du blocage des comptes usurpés".
"Une plainte a été déposée et une enquête menée par le parquet de Paris est en cours", a-t-il encore indiqué. Les élèves et personnels "particulièrement touchés" par ce message sont "accompagnés par les cellules d'écoute d'établissements et académique".
Trois enquêtes
Le parquet de Paris, qui avait déjà ouvert une enquête sur des menaces contre des lycées franciliens le 21 mars, a indiqué mercredi que deux nouvelles enquêtes avaient été ouvertes à Paris sur les cyberattaques ayant visé des établissements scolaires ces derniers jours.
Une enquête "concerne les messages diffusés via les Espaces numériques de travail (ENT) des collèges d'Île-de-France dans la nuit du 26 au 27 mars 2024" et une autre "a vocation à centraliser les enquêtes ouvertes des différents parquets concernant des messages diffusés via les ENT des autres ressorts régionaux", a expliqué le parquet de Paris.
Ces nouvelles menaces à Paris font suite à d'autres messages visant des établissements scolaires depuis le milieu de semaine dernière en Île-de-France puis dans les Hauts-de-France, la région Grand Est et le sud de la France.
Lundi, le ministère de l'Éducation nationale avait indiqué que près de 130 lycées et collèges en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et la région Grand Est avaient été visés depuis la semaine dernière. Des dizaines de lycées dans le sud de la France avaient ensuite été visés dans la nuit de lundi à mardi.
"Pas de fuite massive des données"
La ministre de l'Éducation Nicole Belloubet a assuré mercredi, lors d'une audition à l'Assemblée nationale, qu'"à ce stade, il n'y a pas de fuite massive de données ou d'attaque en règle de nos systèmes d'information". "Il n'y a pas de faille numérique globale", a-t-elle dit.
Actuellement, "nous cherchons les comptes qui ont été piratés et nous demandons la réinitialisation de ces comptes", a-t-elle détaillé. "À plus long terme, il faut que nous voyons comment nous pouvons aider les collectivités territoriales, avec le concours de l'État bien entendu, à sécuriser ces Environnements numériques de travail."
La ministre avait indiqué mardi avoir "demandé à (ses) services, sous 48 heures, d'organiser une réunion d'une part avec les élus des collectivités territoriales et leurs représentants, et d'autre part, avec les éditeurs de logiciels scolaires, pour identifier à moyen et à long terme les mesures de riposte que nous allons pouvoir mettre en place".