Voici les mots de Monique Olivier au dernier jour de son procès pour complicité dans trois enlèvements et meurtres de son ex-mari, le tueur en série Michel Fourniret, dont celui d'Estelle Mouzin. Le verdict est attendu dans la journée au tribunal de Nanterre dans les Hauts-de-Seine.
"Je confirme ce que j’ai dit et je regrette tout ce que j’ai fait et je demande pardon à la famille des victimes tout en sachant que c’est impardonnable tout ce que j’ai fait." L'accusée était invitée à s'exprimer une dernière fois avant que la cour se retire pour délibérer. Elle a conclu en assurant n'avoir "rien d'autre" à ajouter.
La cour devra répondre à sept questions sur son rôle dans la disparition de Marie-Angèle Domèce à Auxerre en 1988, sept autres sur l'enlèvement, le viol et le meurtre de Joanna Parrish dont le corps avait été retrouvé immergé dans l'Yonne en 1990, et cinq questions sur la disparition d'Estelle Mouzin le 9 janvier 2003 en Seine-et-Marne. La jeune fille est la plus jeune des victimes de Michel Forniret.
La perpétuité requise
Ce lundi, le ministère public a requis contre l'accusée de 75 ans la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans, "au vu de la gravité exceptionnelle des faits commis, de la nécessaire protection de la société".
À rebours de l'image de victime présentée par Monique Olivier tout au long de son procès, l'accusation a rappelé les choix faits par l'ex-épouse de Michel Fourniret : mettre en confiance Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish en sachant qu'elles allaient droit à la mort, ou se taire pendant 16 ans au sujet de "la petite" Estelle Mouzin.
"Quand il y a un passage à l'acte, elle est celle qui suit et obéit à Michel Fourniret en pleine connaissance de cause", a insisté Stéphanie Pottier, une des avocates générales. "Elle a la capacité de fuir, de ne pas être une complice active, de sauver ses victimes et de le dénoncer ; mais elle ne fait pas ces choix", a martelé la magistrate. "C'est une équipe meurtrière, un couple qui présente une complémentarité criminelle absolue".
L'autre avocat général, Hugues Julié, a regretté que Monique Olivier ait fait "le choix de garder une part d'ombre sur ces faits" et sur "sa responsabilité pleine et entière" dans les crimes.
Selon l'avocat de la défense, Me Richard Delgenes, Monique Olivier exprime des regrets et ne souhaite pas faire appel de la décision de justice, "parce qu'elle est coupable, parce que l'enjeu n'est pas la peine" et qu'il est "hors de question d'infliger un second procès aux parties civiles".
Après trois semaines de débats, le verdict est attendu dans l'après-midi.