Le vendredi 11 décembre dernier, la jeune athlète de 19 ans remportait les championnats d’Europe à Sarajevo. Une belle récompense pour Althéa Laurin alors que se profilent les Jeux Olympiques de Tokyo.
Des salles d’entrainement d’Asnières (Hauts-de-Seine), jusqu’au sacre européen à Sarajevo. Le 11 décembre dernier, Althéa Laurin remportait la médaille d’or aux championnats d’Europe de taekwondo dans la catégorie des +67 kg. Le ton calme et la voix posée, la jeune athlète de 19 ans nous raconte les émotions provoquées par ce titre prestigieux.
"C’était une grande joie, le sentiment du travail accompli. Ça faisait plusieurs mois qu’on se préparait avec l’équipe nationale pour cette échéance-là. Le fait de pouvoir concrétiser tout ce travail par cette réussite, ça a rendu beaucoup de monde heureux, et moi la première".
En finale, celle qui alterne les séances d’entraînement entre l’Insep et son club d’Asnières, s’est imposée 15 à 7 face à la Turque Nafia Kus. Le fruit d’un travail de longue haleine donc et l’aboutissement d’une passion née en 2008. Althéa Laurin découvre le taekwondo à 7 ans, presque par erreur.
Une erreur dans une file, et la voilà taekwondoïste
"J’étais censée faire du karaté. Mais il y a eu un problème dans la file, et je me suis retrouvée dans celle du taekwondo. Et quand je suis arrivée là-bas, ça m’a plu. On a travaillé la souplesse puis on a fait quelques coups de pied. C’est vraiment quelque chose qui m’a semblé positif, j’ai vraiment aimé ça", se remémore-t-elle.
12 ans et quelques titres en junior plus tard, le plaisir est toujours intacte. "Ce qui me plait le plus c’est de devoir faire preuve de beaucoup de précision, de devoir constamment progresser, c’est important pour moi. Et aussi l’adrénaline de la compétition, c’est quelque-chose qui ne se retrouve pas partout".
Il y a une cohésion de groupe. Même si on est dans un sport individuel, il faut que toutes les parties soient ensemble pour pouvoir coopérer de la meilleure manière, c’est quelque chose de fort.
Passionnée, Althéa Laurin se démarque aussi par sa rigueur et sa discipline. "Je pense être une athlète astucieuse et précise, qui écoute les consignes de ses coaches de façon à bien pouvoir les appliquer". Et malgré sa jeunesse, le sportive francilienne fait sensation dans sa discipline : "Je ne me vois pas comme quelqu’un de jeune, comme la plus petite de ma catégorie. À partir du moment où on se prépare pour une compétition, il n’y a plus de question d’âge. Pour venir et performer, c’est le travail qui compte".
Une force de caractère et un sens de la discipline dont la championne d’Europe fait preuve aussi au quotidien, notamment pour concilier sa vie sportive et ses études. Celle qui suit une licence en gestion à la Sorbonne doit faire preuve d’organisation pour suivre avec assiduité ses entraînements et ses cours.
"Quand on part en compétition, c’est là où il y a le plus de complication. Le fait de rater des heures de cours, ça peut poser des problèmes. Il faut être assez carrée pour tout rattraper".
Une année 2020 particulière
À la rigueur, s'ajoute également le pragmatisme. Althéa Laurin, comme tous les autres athlètes de haut niveau, a dû s’adapter à cette année 2020 si particulière et aux conséquences engendrées par le coronavirus. Avec notamment des entraînements suspendus lors du premier confinement.
"Au niveau du club on a pu recommencer à s’entraîner au moment où le confinement a été terminé. Au niveau de l’équipe nationale on a eu des séances en visio, c’est-à-dire qu’on a réussi à gérer la crise Covid. Puis on a eu des stages une fois que le confinement s’est fini. On a pu reprendre le taekwondo de façon beaucoup plus fluide et efficace".
À Sarajevo, on était tous dans un seul hôtel. On n'avait pas le droit de sortir sous peine de disqualification. Les arbitres et les coaches portaient des masques pendant les matches. C’était assez particulier car il n’y avait pas de supporter ou même nos camarades de l’équipe nationale qui pouvaient nous encourager.
Mais 2020 restera donc à jamais l’année du premier sacre européen de la jeune francilienne. De quoi renforcer ses rêves de médaille olympique. "Je pense que comme tous les sportifs, je rêve de la médaille olympique oui. C’est un objectif que l’on ne peut pas ne pas avoir". Et pourquoi pas imaginer un sacre dans sa région, à Paris en 2024 ?
"Le fait que ce soit à Paris, c’est quelque chose d’important. On sera sur place, on aura plus de supporters. On sera à la maison quoi. Ça donne des ailes !".
Mais d’autres échéances attendent Althéa Laurin d’ici là. À commencer par un nouveau championnat d’Europe en avril 2021. Avant de se projeter sur les Jeux Olympiques 2021. Mais pour cela, il faudra valider son billet direction Tokyo en marge du tournoi qualificatif à Sofia.