Le Racing 92, en lice pour une qualification directement en demi-finales du Top 14, a rempli sa mission en s'imposant dimanche à Bordeaux-Bègles (39-15), avec le bonus offensif, une semaine après sa démonstration européenne sur le même terrain girondin contre le Munster.
Moins flamboyants que face aux Irlandais (27-22) mais beaucoup plus cliniques, les Franciliens (75 pts) tenteront de conforter leur deuxième place, provisoire en attendant la prestation de Toulouse (70 pts) contre La Rochelle dimanche en fin d'après-midi, la semaine prochaine à Vannes contre Agen lors de la dernière journée.
Cet aller pour les demi-finales (25/26 mai) permettrait aux hommes des deux Laurent, Labit et Travers, de s'épargner un barrage à domicile une semaine après la finale de Coupe d'Europe le 12 mai à Bilbao contre le Leinster.
Et dans cette lutte pour le deuxième billet pour Lyon, le point de bonus offensif perdu à la 77e minute et récupéré deux minutes plus tard pourrait peser lourd au final.
"Grandes vertus"
"Sur le plan comptable, c'est très positif, a reconnu Travers. Cette équipe est capable de réaliser de grosses performances et d'avoir de grandes vertus." Dimanche, le Racing, dont le capitaine Maxime Machenaud est sorti touché au genou droit après seulement douze minutes de présence (53), n'a pas eu à forcer son talent.Il a profité des trop nombreuses maladresses girondines pour s'enfuir au score avec cinq essais au total et est resté concentré en défense quasiment tout le long du match, hormis lors des cinq dernières minutes - comme face au Munster - où il a cédé deux fois face au baroud local.
Thomas sur sa lancée européenne
Sans pression avant la rencontre, l'Union a été un adversaire idéal. Volontaire, joueuse, elle sort de cette rencontre sûrement frustrée, par sa propension à perdre des ballons, mais aussi par l'écart final synonyme de plus grosse défaite de son histoire à domicile en Top 14.Face à ce Racing, avec huit vainqueurs des Irlandais alignés au coup d'envoi, il y avait la place pour faire mieux, pour rester au contact au score.
Mais avec une touche défaillante et des ballons perdus à foison, les Bordelais ont été punis, d'abord par la botte de Dan Carter sanctionnant leur indiscipline (0-6, 25), puis par l'accélération des Ciel et Blanc au retour des vestiaires.
"On est passés à côté, pestait l'entraîneur des avants bordelais Jeremy Davidson. Quand on essaye de jouer de nos 22 et qu'on n'est pas efficaces, c'est dangereux. Il ne faut pas faire de fautes comme ça contre peut-être bientôt la meilleure équipe d'Europe."
Girondins noyés
Tour à tour, Louis Dupichot (47), Juan Imhoff deux fois sur interception (59, 71) et Teddy Thomas, pour garder son rythme européen (65), ont démontré leur supériorité face à des Girondins noyés."On a réussi à jouer sur les fautes de Bordeaux qui s'exposait, vu qu'il n'avait rien à perdre", a souligné l'arrière Dupichot, "même si c'était dur quelque fois au niveau du cardio".
La révolte unioniste, avec deux essais de Jean-Baptiste Dubié (75) et Florian Dufour (77), a fait craindre la perte du bonus offensif qui aurait pu s'avérer préjudiciable. Mais Leone Nakarawa, le faiseur de jeu fidjien aux bras tentaculaires, redonnait trois essais d'avance à ses couleurs sur le fil.